(Romandie.com 28/04/2011)
KAMPALA - La police ougandaise a arrêté jeudi pour la quatrième fois en un mois le chef de l'opposition Kizza Besigye, après avoir brisé les vitres de sa voiture et l'avoir aspergé de gaz lacrymogènes, a constaté un correspondant de l'AFP.
M. Besigye, qui avait été remis mercredi en liberté conditionnelle après une semaine de détention, tentait une nouvelle fois jeudi d'organiser une manifestation contre la hausse des prix de la nourriture et des carburants.
Empêché par la police de sortir à pied de son domicile, en périphérie de Kampala, M. Besigye a pris sa voiture pour se rendre en centre-ville, a-t-on constaté.
Il a été stoppé par la police au rond-point de Kitante, près de l'hôpital de Mulago, alors que sa voiture était suivie par plusieurs centaines partisans de l'opposition.
Des policiers en civil sont alors intervenus violemment, brisant à coups de marteau les vitres du véhicule et aspergeant de gaz lacrymogène l'opposant et ses gardes du corps.
Il a incité à la violence, a bloqué la route et a désobéi aux ordres des policiers, a affirmé le commandant de la police à Kampala, Grace Turyagumanawe.
Il était avec des émeutiers, nous lui avons demandé de partir mais il a refusé. La force utilisée était proportionnée, a assuré M. Turyagumanawe.
Arrêté avec au moins trois membres de son entourage, l'opposant a été emmené à l'arrière d'un pick-up. Il a été conduit au poste de police de Kasangati, en périphérie de Kampala, selon M. Turyagumanawe.
Agé de 54 ans, M. Besigye, chef du Forum pour le changement démocratique (FDC, principale coalition d'opposition), est à la tête d'un mouvement contre la cherté de la vie enclenché le 11 avril, près de deux mois après sa troisième défaite à l'élection présidentielle face au chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 1986.
Ayant renoncé après sa défaite à porter devant la justice ses allégations de fraude électorale massive, l'opposition a opté pour une nouvelle tactique consistant à appeler la population à se rendre au travail à pied pour marquer sa colère face à l'inflation.
Les prix ont augmenté de 4% en mars par rapport au mois précédent, et le taux annuel de l'inflation s'élève à 11,1% dans ce pays enclavé d'Afrique de l'Est de près de 33 millions d'habitants et doté d'importantes réserves pétrolières.
L'opposition accuse M. Museveni d'avoir fait tourner la planche à billets pour favoriser sa réélection.
Le président invoque des causes extérieures comme l'envolée des cours mondiaux du pétrole et des produits alimentaires. Face à la menace brandie par l'opposition d'une révolte populaire à l'égyptienne, il avait prévenu après sa réélection qu'il n'autoriserait aucune manifestation.
Au moins cinq personnes ont été tuées depuis le début de ces manifestations contre la vie chère et leur répression par la police.
M. Besigye a été arrêté à trois reprises, à chaque fois remis en liberté sous caution, et est poursuivi notamment pour incitation à la violence et participation à un rassemblement illégal.
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