mardi 26 avril 2011 / par Falila Gbadamassi
L’Hexagone prête 400 millions d’euros et mobilise ses entreprises
La Côte d’Ivoire et l’Agence française de développement (AFD) ont officiellement signé ce mardi un accord de prêt de 350 millions d’euros. La France et ses entreprises s’investissent activement dans la relance de l’économie ivoirienne.
L’Etat ivoirien disposera à la fin de ce mois d’avril de 200 millions d’euros. Cette somme constitue la première tranche de l’aide budgétaire de 350 millions octroyée à la Côte d’Ivoire par l’Agence française de développement (AFD) sous la forme d’un prêt. L’accord a été signé ce mardi matin entre Charles Koffi Diby, le ministre ivoirien de l’Economie et des Finances, et Dov Zerah le directeur général de l’Agence française de développement (AFD). Jeudi dernier, la ministre française de l’Economie, de l’Industrie et de l’Emploi Christine Lagarde donnait la garantie de l’Etat français en marge d’une rencontre entre son homologue ivoirien et les représentants des entreprises françaises installées en Côte d’Ivoire. La France prête également 50 millions d’euros, dans le cadre d’un prêt relais à la Côte d’Ivoire, afin de l’aider à régler les arriérés d’intérêt auprès des organismes multilatéraux.
« Le financement de la France vient de façon très opportune », a déclaré Charles Koffi Diby. « Nos dépenses sont là et nous arrivons dans une situation où il y a des difficultés énormes et des arriérés auxquelles il faut faire face pour redonner confiance aux Ivoiriens, aux opérateurs économiques ». Ces fonds seront disponibles « d’ici deux semaines maximum », affirmait jeudi le ministre ivoirien de l’Economie. Des ressources qui permettront de « régler les problèmes urgents ». « Les fonctionnaires seront payés à temps », a ajouté le ministre ivoirien.
Il est important de soutenir la Côte d’Ivoire parce que ce ne sont pas 26 millions d’habitants qui sont aidées mais 80 millions, a plaidé Charles Koffi Diby en soulignant que l’économie ivoirienne faisait partie d’une économie sous-régionale – celle de l’Union économique ouest-africaine (Uemoa) - où elle joue « un rôle important ». « 60% (d’un point de croissance généré par l’économie ivoirienne) sont transférés au niveau de notre sous-région », a expliqué le responsable ivoirien.
Une aide « opportune » pour restaurer l’économie
Avec la bénédiction de l’Etat français, les firmes hexagonales sont prêtes à accompagner le renouveau de l’économie ivoirienne. « Les entreprises françaises veulent redémarrer leurs activités », a confirmé jeudi dernier Christine Lagarde en dépit des grosses pertes enregistrées par certaines d’entre elles. Soixante pour cent des infrastructures techniques de l’opérateur de téléphonie mobile Orange ont été touchées lors des récents évènements en Côte d’Ivoire. En tête des préoccupations des patrons français, le « réamorçage des circuits financiers », selon Christine Lagarde. Réponse de son homologue ivoirien : le système bancaire devrait être fonctionnel cette semaine avec la réouverture de la direction nationale de la Banque centrale des Etats de l’Afrique de l’Ouest (Bceao). Les banquiers ivoiriens ont d’ailleurs repris le travail ce mardi. Autres prérequis : la sécurité dans les transactions et le transport des individus. L’insécurité est « un problème important », a reconnu Charles Koffi Diby qui a indiqué que c’était une priorité pour le président Alassane Ouattara et son gouvernement. « Faites confiance au gouvernement de la République », a poursuivi le responsable ivoirien.
La fourniture énergétique est aussi une préoccupation pour les firmes françaises qui souhaitent reprendre leurs activités commerciales, ce qui nécessite le fonctionnement de l’administration. Les nouveaux responsables des Douanes, des Impôts et des ports devraient être nommés « ce mardi », annonçait jeudi dernier Christine Lagarde. La ministre française a par ailleurs assuré que la France continuera d’être l’avocat de la Côte d’Ivoire auprès de ses partenaires européens comme elle l’est et l’a été en obtenant « la levée de toutes les sanctions en 4 jours ». Les navires européens ne sont plus interdits de séjour auprès des côtes ivoiriennes et le cacao peut-être de nouveau exporté.
Si les autorités ivoiriennes ne disposent pas encore d’une « bonne évaluation » des dégâts et du coût de la crise post-électorale qui a duré cinq mois, a affirmé Charles Koffi Diby, elles pensent déjà à renouer le plus rapidement possible avec la croissance. Dans l’immédiat, le ministre ivoirien a affirmé être « en dialogue permanent avec tous les opérateurs économiques » et que les entreprises ivoiriennes seraient certainement aidées tout en précisant qu’il ne savait pas encore sous quelle forme. A court terme, « le réengagement total avec les institutions de Bretton Woods », dont Chales Koffi Diby a rencontré les responsables à la mi-avril, est nécessaire au redémarrage de l’économie ivoirienne. Le ministre ivoirien envisage également atteindre « d’ici 2012 » le point d’achèvement de l’Initiative des Pays pauvres très endettés (PPTE) qui permettra l’allègement de la dette de son pays.
http://www.afrik.com/
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