14/04/11
L'aide exceptionnelle de 400 millions d'euros de la France à la Côte d'Ivoire annoncée mardi est un "prêt souverain" qui sera essentiellement accordé sous forme d'aide budgétaire, ont indiqué jeudi les ministres français des Affaires étrangères et de la Coopération.
L'Agence française de développement (AFD) a consenti "un prêt à l'Etat ivoirien d'un montant de 350 millions d'euros. Ce prêt sera mis en oeuvre sous forme d'aide budgétaire" destiné aux dépenses prioritaires, "en particulier payer les fonctionnaires et financer les dépenses sociales d'urgence", indiquent Alain Juppé et Henri de Raincourt dans un communiqué commun.
Ce prêt "s'accompagnera de la mise en place d'un prêt relais de 50 millions d'euros pour refinancer les arriérés (de la Côte d'Ivoire) à l'égard des institutions financières" comme la Banque mondiale et la Banque africaine de développement "avant le décaissement de leurs premiers appuis", selon le texte.
Ce prêt souverain "courra sur 9 ans et est comptabilisable au titre de l'aide publique au développement", précisent les ministres.
L'aide publique au développement de la France a atteint en 2010 un niveau historique, avec près de 10 milliards d'euros. Elle représente 0,50% du Revenu nationale brut (RNB) de la France, frôlant l'objectif européen de 0,51% décidé lors du G8 de Gleneagles en 2005.
Mais plusieurs ONG jugent l'aide française de mauvaise qualité et critiquent sa répartition, déplorant notamment l'attribution massive de prêts au détriment des dons et le fait d'inclure dans le calcul de l'aide les annulations de dette.
Selon le ministère de la Coopération, les quelque 10 milliards d'aide publique française se déclinent en 40% d'aide multilatérale (environ 1,9 milliard EUR aux institutions onusiennes, 2 mds aux institutions européennes et 870 millions au Fonds européen de développement) et 60% d'aide bilatérale.
Cette aide bilatérale correspond à plus d'1 milliard de prêts, plus d'1 milliard destiné à des annulations de dette, 1,77 milliard d'aide non programmée (qui compte l'aide aux réfugiés, la recherche, l'aide aux ONG etc), 842 millions destinés à la coopération technique et 1,1 milliard pour des dons et projets.
L'Afrique est la priorité de l'aide publique au développement française, dont 50% des subventions sont concentrées sur 14 pays, tous africains. Pour 2011-2013, l'Afrique sub-saharienne bénéficiera de plus de 60% de l'effort financier bilatéral français.
lesechos.fr
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