(Afrique Avenir 14/04/2011)
Le Chef de l’Etat congolais et ses homologues de la Mauritanie, du Mali et d’Afrique du Sud se sont rendus à Tripoli et à Benghazi où ils ont eu des discussions avec les différentes parties de la crise libyenne qui ont accepté le cessez-le feu proposé dans la feuille de route de l’Union africaine (UA). La rencontre entre Kadhafi et les représentants de l'Union Africaine s'est déroulée le 10 avril.
Cette démarche vise à la résolution des conflits africains par les leaders africains eux-mêmes. Membre du comité ad hoc de haut niveau de l’UA sur la crise libyenne, le Chef de l’Etat congolais s’est déclaré optimiste sur le dénouement du conflit opposant le Guide libyen aux autorités du Conseil national de transition (CNT).
Le Congo Brazzaville, un médiateur respecté
Depuis quelques jours, les émissaires libyens sillonnent les capitales du monde, pour préserver leur pays de la destruction dont il fait l’objet, à travers cette crise. L’émissaire du colonel Kadhafi, avait rencontré dès le mardi 5 avril, le président Denis Sassou Nguesso, pour faire le point de la situation qui prévaut en Libye.
Denis Sassou Nguesso est l’un des membres du panel des cinq chefs d’Etat africains désignés par l’Union africaine pour résoudre, pacifiquement, la crise libyenne. L’émissaire du colonel Kadhafi avait alors déclaré, au sortir de son entretien avec le président Denis Sassou Nguesso, que la «Libye accepte la feuille de route» définie par les cinq chefs d’Etat désignés par l’Union africaine pour la résolution de ce conflit.
«Nous sommes venus confirmer à Son Excellence Denis Sassou Nguesso que la Libye accepte la feuille de route prise par le comité des cinq chefs d’Etats de l’UA. C’est ce comité qui pouvait trouver une solution pacifique au conflit en Libye. C’est un conflit africain, il doit être résolu par les Africains. Tous les conflits africains, doivent trouver leur solution en Afrique, ce n’est pas par des raids aériens, mais par des solutions pacifiques, comme l’a déclaré le comité des cinq chefs d’Etat, lors de leur réunion tenue, à Nouakchott, au Niger».
Le Président congolais reste prudent mais optimiste sur la résolution du conflit
Denis Sassou Nguesso déclarait à ce sujet : «Il faut toujours espérer, dans les négociations, il ne faut pas croire que le premier coup vous pouvez tout obtenir. Dans le communiqué qui a été rendu public à la suite des discussions avec les autorités du CNT, nous avons laissé la porte entrouverte et nous allons poursuivre les consultations».
Le président de la commission de l’UA monsieur Jean Ping, a exposé les vues de l’UA sur ces questions, notamment lors de contacts avec Tripoli et Benghazi. Les responsables du groupe de contact se retrouvent donc ce jeudi 14 mars à Doha au Qatar pour discuter de l'avenir de la feuille de route.
Cette feuille de route propose un cessez-le feu, une coopération des autorités libyennes concernées pour faciliter l'acheminement de l'aide humanitaire et la protection des ressortissants étrangers, notamment des travailleurs migrants africains qui sont considérés comme des «mercenaires» par le régime libyen.
Au sujet de la situation en Côte d’Ivoire
S’agissant de l’arrestation du Président Laurent Gbagbo, Denis Sassou Nguesso a indiqué : «Tout ceci est douloureux à évoquer, à la limite humiliant pour l’Afrique. C’est triste. Est-ce qu’on avait la possibilité d’obtenir un autre dénouement après toutes les tentatives qui ont duré des années ? »
Le Chef de l’Etat congolais s’était déjà penché sur le sujet lors de son mandat à la tête de l’UA entre 2006 et 2007.
Pour Denis Sassou Nguesso : « Malheureusement, on assiste à ce triste dénouement. Il faut espérer qu’il y ait un sursaut en Côte d’Ivoire et un réel mot d’ordre de réconciliation pour la reconstruction du pays. Parce que sans la paix et la réconciliation nationale, je crois qu’on pourrait vivre d’autres moments difficiles».
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