lundi 8 février 2010

Burkina Faso : La première gorgée d’ici fin juin

Impressionnant ! C’est l’exclamation que le visiteur pousse après avoir fait le tour du chantier BRAFASO, qui est en voie d’achèvement. En effet, il faut souvent voir un édifice de près pour se faire une opinion du volume qu’il occupe dans l’espace. Conséquence, les images ne suffisent pas à se faire une idée des travaux titanesques sur ce chantier situé dans la commune rurale de Komsilga, à une dizaine de kilomètres au sud de Ouagadougou. Un détour est salvateur et c’est ce qu’a fait une délégation de journalistes dans la matinée du 4 février 2010.

Foi des spécialistes rencontrés sur place, la première bouteille de bière sortira des énormes tanks avant la fin du 2e trimestre de l’année courante. S’il y a des boissons sucrées qui ont marqué les esprits, c’est bien celles qui étaient produites par la société BRAFASO. De nos jours d’ailleurs, presque indistinctement, le consommateur utilise ce nom pour désigner les boissons contenues dans les canettes jetables.
En rappel, c’était le 5 octobre 2004 que l’unité de boisson gazeuse avait été inaugurée ; sous les yeux visiblement charmés du Premier ministre de l’époque, Paramanga Ernest Yonli. Cinq bonnes années après, beaucoup d’eau a coulé sous les ponts et la production a été arrêtée. Mais que le lecteur se rassure, il ne s’agissait nullement d’un dépôt de bilan, mais d’une stratégie pour encore mieux rebondir. D’ailleurs, la décision relevait d’un simple bon sens : avec les travaux de titan qui ont démarré en 2007 et leur lot de poussière pour la mise en place de la section boissons alcoolisées, il était difficile, au même endroit, de fournir des produits avec cette qualité unanimement reconnue.
C’était, du même coup, courir le risque de se faire taper sur les doigts par le Laboratoire national de santé publique (LNSP). Les visiteurs matinaux de jeudi dernier se rendront compte d’une chose : Sogli P. Mohamed, le promoteur, met les bouchées doubles pour que les consommateurs burkinabè, et pourquoi pas ceux de la sous-région, aient un large éventail de boissons à leur disposition. Les gros œuvres sont terminés depuis longtemps et toutes les nouvelles installations brillent de mille feux, en commençant par la forme majestueuse des tanks de fermentation (au nombre de 25 et pouvant contenir 160 000 litres) dans lesquels la future bière trouvera toute sa saveur.
Tous les démembrements de l’usine seront visités, section par section : silo à grains, moulin de concassage, mélange, pressage du jus, filtration, fermentation, laboratoire, mise en bouteille, pasteurisation, étiquetage, salle de stockage, etc. Avouons-le tout de suite, ce n’était pas un parcours de tout repos que de vouloir faire le tour de ces différentes entités. Mais le jeu en valait la chandelle. Les travaux achevés, l’infrastructure fera partie des plus grandes brasseries d’Afrique.
Ceux qui jouaient les guides ne se sont pas perdus en circonlocutions pour annoncer qu’elle sera la plus grande du continent noir. Le gigantisme des infrastructures est à l’image de la capacité de production de la future brasserie : 21 variétés de bières et une production de 40 000 bouteilles par heure. De quoi donner le vertige au plus sobre des Burkinabè. Mais prudence étant mère de sûreté, BRAFASO commencera avec cinq modèles de boisson alcoolisée.
« Le montage est pratiquement terminé. Nous attendons seulement le retour des techniciens », a rassuré Kaché Rabé, le contrôleur des travaux. Côté environnemental, la future société s’y est beaucoup investie. En attestent le système de la chaudière qui permet de récupérer les vapeurs pour reproduire de l’électricité et l’unité de récupération du gaz carbonique qui est transformé en gaz butane.

Publié le 08-02-2010 Source : lobservateur.bf Auteur : lobservateur.bf

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