(L'Express 18/02/2011)
Les Ougandais ont commencé à voter vendredi pour une élection présidentielle au terme de laquelle le chef de l'Etat sortant Yoweri Museveni, au pouvoir depuis 25 ans, a de bonnes chances d'obtenir un nouveau mandat de cinq ans.
Son principal adversaire, Kizza Besigye, a déjà perdu à deux reprises face à Museveni par le passé et il a répété ces derniers jours que des troubles pourraient éclater comme cela s'est produit en Egypte si le scrutin n'était pas équitable.
Ancien médecin personnel de Museveni, Besigye a déclaré à Reuters qu'une révolte populaire était "encore plus probable" en Ouganda qu'en Egypte ou en Tunisie, en raison de la corruption du pouvoir en place.
Les bureaux de vote ont ouvert à 04h00 GMT. Quatorze millions d'électeurs étaient appelés aux urnes dans près de 24.000 bureaux de vote. La commission électorale indique qu'elle annoncera les résultats dans les 48 heures suivant la clôture du scrutin.
Selon la législation électorale ougandaise, un second tour est prévu si aucun candidat n'obtient d'emblée la majorité absolue des suffrages exprimés, mais la plupart des analystes prédisent que Museveni l'obtiendra, bien qu'avec un pourcentage encore réduit par rapport aux trois scrutins précédents.
Si le premier tour ne départage pas Museveni et Besigye, les chances de ce dernier seraient accrues car il est susceptible de rallier au second tour les suffrages s'étant portés sur les six autres candidats d'opposition. Mais les risques de trucage du scrutin, que Besigye dénonce par avance, seraient alors forts.
"Il n'y aura pas ici de révolution à l'Egyptienne", a averti Museveni, dont Besigye est un ancien compagnon d'armes durant la guérilla de l'Armée de résistance nationale contre les anciens régime dictatoriaux.
Yoweri Museveni, qui, à 67 ans, est de 13 ans l'aîné de son rival, est crédité d'avoir relevé l'économie et stabilisé un pays surtout connu avant lui pour son chaos et ses dictateurs. Toutefois, sa popularité a décliné depuis dix ans et l'Occident se méfie de ses velléités de devenir président à vie de ce pays d'Afrique de l'Est.
S'affirmant "certain" d'obtenir vendredi "une majorité écrasante", Museveni s'en remet déjà à son Mouvement national de résistance pour décider s'il doit se présenter à l'élection présidentielle de 2016.
Les perspectives de violences en cas de victoire contestée de Museveni ont fait chuter le cours de la monnaie nationale et poussé les investisseurs à différer leurs décisions.
Mais un diplomate occidental en poste à Kampala a déclaré avoir confiance que toute flambée de violence pourra être contenue.
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