(Fraternité 28/02/2011)
C’est de la bouche d’un ardent défenseur de la démocratie et de la République -Abraham Lincoln- que nous tenons la vérité qui nous réjouit en ces temps victorieux de " perestroïka " africaine :
" Ce pays, avec ses institutions appartient au peuple qui y habite. Lorsqu’il sera las du gouvernement existant, il exercera son droit constitutionnel de le censurer ou son droit révolutionnaire de le renverser ".
Pendant longtemps la barbarie des armes contre les peuples a empêché ce droit de s’exercer pleinement comme l’a récemment fustigé Barack Obama digne successeur de Lincoln. Désormais, c’est fini ; la barbarie a reculé et les peuples sont libres… Ceci est déjà vrai même pour ceux qui, comme en Côte d’Ivoire ou en Libye, devront encore découvrir en eux l’audace du risque et le génie de la patience.
C’est dans le contexte de cet élan qui balaie les autoritarismes apparemment inébranlables que le peuple béninois est appelé à réaffirmer les conquêtes de sa Conférence Nationale en se rendant aux urnes pour élire en mars et en avril 2011 ses nouveaux dirigeants.
Depuis vingt ans, le Bénin a su s’imposer le respect d’une Constitution qui prescrit l’alternance au pouvoir par stricte limitation de la durée des mandats confiés au Président de la République. Toute tentative de modifier cette disposition fondamentale est restée vaine car le peuple béninois y est viscéralement attaché.
Est restée en suspens la question essentielle d’une expression du suffrage absolument crédible. Elle sera résolue par la loi qui abolit désormais les listes électorales manuellement confectionnées et parfois gérées dans des caves ou chambres obscures où l’on fait voter les morts, les gamins de 10 ans et quelques adhérents au " club des sept milliards de voisins ".
Il fallait en finir avec ces usages rétrogrades qui font du Bénin l’un des derniers pays au monde à se voir soumis à ce déni de justice citoyenne.
La ténacité de la majorité des acteurs nationaux et municipaux, la bonne volonté de très nombreux leaders d’opinion, le soutien indéfectible d’une Communauté internationale sincère et vigilante permettent d’espérer un scrutin libéré des pratiques d’antan malgré des balbutiements évidents
Ce qui est certain aujourd’hui, toutes insatisfactions exposées, c’est la fidélité de tous à une Constitution, socle de la vie démocratique. Ce qui est rassurant, c’est l’enthousiasme populaire d’aller aux urnes pour choisir dans la clarté et la sincérité des dirigeants méritant confiance et soutien ; c’est surtout le refus obstiné de la violence et l’engagement de la grande majorité pour une démarche pacifique d’expression de préférence politique.
Les intrigues politiciennes qui préparent des contestations d’arrière-garde sont déjà " sous embargo " dans tous les camps…et chacun en est conscient.
Le vent de la pérestroïka surgi de l’Est stalinien, a puissamment soufflé depuis vingt ans sur un Benin au fil des jours tenté par l’oubli, atteint par la délinquance et soudain relancé dans le tourbillon de l’ouragan qui se déchire et se démembre semant peurs et déroutes de Carthage à Louxor, Abidjan et Tripoli. C’est le vent qui installe " la pauvreté au pouvoir " pour une prospérité partagée1, celui qui gèle les avoirs scandaleux accumulés dans les banques étrangères.
C’est le vent de la priorité aux plus souffrants et d’une gouvernance plus ordonnée.
Héritiers légitimes de ce renouveau démocratique, les béninois sont confiants que tous ceux qui aspirent à les gouverner- et donc à les servir- ont la claire conscience que le pays ne se divisera pas et ne se répandra pas en guérillas imaginaires pour motif de déceptions individuelles mal digérées.
Dans cinq ans , -1825 jours - ,de nouvelles élections, mieux organisées encore, donneront la chance à de nouveaux choix que dés à présent l’on peut savoir intelligemment préparer ,quel que soit le vainqueur en 2011
On nous dit pays de mesure et de raison.
Hâtons-nous de le démontrer !
Par Albert Tévoédjrè
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