mercredi 23 février 2011

A Djibouti, l'opposition dans les pas du modèle tunisien

(Le Nouvel Observateur 23/02/2011)

Les deux principales forces de l'opposition s'allient pour réclamer "un changement pacifique et démocratique -à l'instar de la Tunisie".
L'opposition djiboutienne a condamné la "répression sauvage" de la manifestation de vendredi à Djibouti, demandant "un changement pacifique et démocratique" du régime "à l'instar de la Tunisie", selon un communiqué transmis lundi 21 février.
Les deux principales coalitions de l'opposition, l'Union pour l'alternance démocratique (UAD) et l'Union des mouvements démocratiques (UMD) demandent "un changement pacifique et démocratique -à l'instar de la Tunisie- qui met fin à la mauvaise gouvernance et à la corruption endémique", déclare ce communiqué commun.
"Nous condamnons la répression sauvage contre des Djiboutiens qui ne faisaient que s'exprimer à l'esplanade du stade Gouled", ajoute le texte, en référence à la grande manifestation de l'opposition qui avait rassemblé plusieurs milliers de personnes vendredi dans la capitale à l'appel de l'UAD.
Violences
De violents affrontements avaient éclaté dans la soirée entre protestataires et policiers, faisant deux tués (un policier et un manifestant) et occasionnant de "gros dégâts matériels" après qu'une "foule surexcitée" eut "attaqué les policiers", selon le bilan des autorités.
Trois dirigeants de l'opposition, dont le président de l'UAD Ismaël Guedi Hared, avaient été interpellés samedi, mais ont été depuis remis en liberté provisoire.
Les manifestants, se revendiquant des révolutions égyptienne et tunisienne, exigeaient le départ du président Ismaël Omar Guelleh, au pouvoir depuis 1999 et qui briguera un troisième mandat à la présidentielle du 8 avril.
"Nous demandons l'ouverture d'une enquête pour déterminer les responsables de ce carnage à la suite de la charge policière au moment de la prière (...) sur des manifestants pacifiques", affirment les deux coalitions d'opposition, qui donnent leur propre version des faits.
Les manifestants "se préparaient à passer la nuit sur l'esplanade, à l'écart de toute circulation automobile, avec leurs groupes électrogènes, lorsque la police a chargé sauvagement", selon le communiqué.
"Les résultats sont les suivants: deux ou trois militants décédés, une centaine de blessés plus ou moins graves", assurent l'UAD et l'UMD, qui demandent par ailleurs "la libération immédiate de tous les militants arrêtés" ce jour, mais également ceux interpellés le 6 février après de premières manifestations estudiantines.

(Nouvelobs.com avec AFP)
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