(Xinhuanet 24/02/2011)
COTONOU -- A moins de dix jours du premier tour de l'élection présidentielle au Bénin, le 6 mars prochain, les électeurs attendent toujours la distribution des cartes électorales au point même de douter de la tenue du scrutin à bonne date.
La distribution des cartes électorales est déjà plusieurs fois repoussée, de même que la mise de la liste électorale permanente informatisée (Lépi) à la disposition des acteurs politiques. Selon l'opposition, 1,3 million électeurs potentiels ne sont pas enrôlés par cette liste dont le processus d'élaboration, émaillé d'incidents, a duré plus d'un an.
Le mandat de l'actuel chef d'Etat, Boni Yayi, s'achève le 5 avril prochain et la classe politique est toujours divisée sur l'utilisation de la Lépi livrée dimanche dernier à la commission électorale nationale autonome (Céna) par les organes chargés de son élaboration.
Cette situation suscite une profonde crise au sein de la classe politique béninoise de sorte que l'opposition à l'Assemblée nationale a décidé de bloquer le processus électoral en s'opposant à la désignation des représentants de l'institution au sein des démembrements de la Céna, malgré les injonctions de la Cour constitutionnelle.
L'opposition a déjà plusieurs manifesté plusieurs fois devant la Cour constitutionnelle pour exprimer son rejet des listes électorales qui, selon des décisions de la haute juridiction, restent encore l'alternative crédible en matière de transparence face aux listes manuelles « archaïques » souvent élaborées rapidement à la veille des élections et qui offrent des possibilités de votes multiples, de vote d'étrangers et de mineurs.
La Lépi a été financée au Bénin grâce à une contribution de la communauté internationale estimée à quelque 24 milliards de F.cfa
Plusieurs efforts de médiation sont en cours depuis quelques jours. L'archevêque de Cotonou et président de la conférence épiscopale du Bénin, Mgr Antoine Ganyé, a déjà lancé des appels répétés « aux protagonistes » et initié plusieurs rencontres qui se sont poursuivis mercredi. Dans la soirée de mardi, un comité de crise a été mis sur pied sous l'égide de l'ancien président, Emile Derlin - Zinsou. Elle a pour mission de rechercher des solutions de sortie crise.
Certains éditorialistes de quotidiens paraissant à Cotonou ont même lancé un appel à la communauté internationale pour qu'elle se mette rapidement au chevet du Bénin pour l'aider à prévenir tout conflit post électoral difficile à gérer.
Onze des quatorze candidats en lice ont appelé à la veille du lancement de la campagne électorale, vendredi dernier, à un report du scrutin « de quelques semaines » pour permettre l'enrôlement des citoyens non inscrits sur la Lépi et une expertise indépendante sur cette liste.
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