(L'Humanite 28/02/2011)
Les affrontements entre les partisans des deux présidents déclarés, qui ont fait au moins 15 morts, persistent et s’étendent.
Déjà critique, la situation s’est brutalement dégradée en Côte d’Ivoire. Tandis que le 28 février, la médiation de l’Union africaine doit présenter des «résolutions contraignantes» pour dénouer la crise postélectorale, les affrontements entre les partisans des deux présidents déclarés, Laurent Gbagbo et Alassane Ouattara, s’étendent. La capitale, Yamoussoukro, n’est plus épargnée par la guérilla que se livrent les deux camps avec des tirs nourris, hier, dans le quartier de Dioulabougou. La veille, les Forces de défense et de sécurité (FDS), loyales à Gbagbo, et des membres des Forces nouvelles (FN), la rébellion qui sévissait dans le Nord dans les années 2000, sous les ordres de Guillaume Soro, premier ministre d’Ouattara, se sont accrochés dans la province des Dix-Huit-Montagnes (ouest). Quatre-vingts hommes des FDS auraient été tués, d’après les FN. Une information difficile à vérifier. Depuis mardi, le quartier d’Abobo, à Abidjan, est le théâtre de violents heurts. Au moins une quinzaine de personnes ont été assassinées, majoritairement des fidèles de Gbagbo, sous les feux d’un groupe agissant pour le compte d’Ouattara. Le porte-parole du gouvernement Gbagbo, Ahoua Don Mello, voit là des rebelles du Nord se faisant passer pour des civils.
L’escalade de la violence risque de ne pas s’arrêter là. Charles Blé Goudé, ministre de Laurent Gbagbo et leader des Jeunes Patriotes, a appelé ses troupes à s’organiser en «comités d’autodéfense» afin d’interdire à la mission onusienne (Onuci), qu’il accuse de véhiculer les FN, de circuler. L’expansion des accrochages et leur degré de brutalité «présentent un risque de redémarrage d’un conflit armé», s’est inquiété Hamadoun Touré, le porte-parole de l’Onuci.
Cathy Ceïbe
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