(Le Nouvel Observateur 22/02/2011)
Les autorités tunisiennes ont adressé à l'Arabie Saoudite une demande officielle d'extradition pour celle qui est accusée d'avoir érigé la corruption en mode de gouvernement.
La Tunisie a officiellement réclamé lundi 21 février à l'Arabie Saoudite l'extradition de Leila Trabelsi, l'épouse du président déchu et engagé la bataille de la dissolution du puissant Rasseblement constitutionnel démocratique, RCD, le parti du président déchu Ben Ali.
Ben Ali serait "dans le coma" depuis deux jours
Dans le même temps, les autorités ont annoncé l'arrestation de l'assassin du prêtre polonais retrouvé égorgé vendredi près de Tunis, précisant qu'il s'agissait d'un menuisier tunisien qui travaillait dans l'école où le religieux a été découvert mort. Sa mort avait été vivement condamnée par le gouvernement et la principale formation islamiste dans le pays, Ennahda (Renaissance), interdite sous Ben Ali.
Par ailleurs, les autorités tunisiennes ont adressé à Ryad une demande officielle d'extradition de Leïla Trabelsi (53 ans), l'épouse du président déchu, a indiqué une source au ministère des Affaires étrangères citée par l'agence officielle TAP. Cette démarche, ajoute la source, "s'inscrit dans le cadre de l'enquête en cours contre le président déchu et son clan".
La justice tunisienne avait déjà émis le 26 janvier un mandat d'arrêt international contre Zine El Abidine Ben Ali et son influente épouse.
Demande de dissolution du RCD
L'ex-président, âgé de 74 ans, s'est réfugié avec sa famille en Arabie saoudite le 14 janvier sous la pression de la rue. Selon un proche de sa famille interrogé par l'AFP, il se trouverait dans un hôpital de Jeddah dans le coma à la suite d'un accident vasculaire cérébral.
L'Union européenne avait décidé le 4 février le gel des avoirs de 46 proches du clan de l'ancien président et de son épouse. Coiffeuse, devenue "régente" selon le journaliste Nicolas Beau, Leïla Trabelsi est accusée d'avoir pillé son pays en érigeant la corruption en mode de gouvernement, favorisant systématiquement les membres de sa famille.
Au plan politique, le ministre de l'Intérieur Farhat Rajhi a annoncé lundi avoir déposé une demande officielle en vue de la dissolution du Rassemblement constitutionnel démocratique, l'ex-puissant parti de Ben Ali, deux semaines après la suspension de ses activités et la fermeture de ses locaux.
Le RCD, fondé le 27 février 1988 par Zine El Abidine Ben Ali, revendiquait plus de deux millions d'adhérents pour 10 millions d'habitants. Depuis la fuite de son président, des Tunisiens n'ont cessé de manifester pour réclamer la dissolution de ce parti honni par la population.
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