mercredi 2 février 2011

Centrafrique - Présidentielle centrafricaine : Bozizé réélu président au 1er tour avec 66,08%

(Afriscoop 02/02/2011)
Le chef de l’Etat sortant François a été réélu président de la Centrafrique au 1er tour avec 607.184 voix soit 66,08% des suffrages, selon les résultats provisoires annoncés mardi soir par la Commission électorale indépendante (CEI).
Ces résultats doivent encore être validés par la Cour constitutionnelle dans les quinze jours après ce scrutin qui s’est déroulé le 23 janvier.
L’ex-président Ange-Félix Patassé, renversé par Bozizé en 2003, arrive 2e de l’élection avec 184.716 voix soit 20,10% des suffrages.
Suivent l’ancien Premier ministre Martin Ziguélé 6,46% (59.370), l’économiste Emile Gros-Raymond Nakombo 4,64% (42.591) et l’ex-ministre de la Défense et représentant l’ex-rébellion de l’Armée populaire pour la restauration de la démocratie et le développement (APRD) Jean-Jacques Demafouth 2,72% (24.980).
M. Ziguélé, Nakombo et Demafouth avaient déjà annoncé qu’ils rejetaient les résultats du scrutin en raison de nombreuses "irrégularités".
Le taux de participation est de 54,01%. 1.825.735 personnes étaient inscrites, 986.030 ont voté, pour un total de suffrages exprimés de 919.841 selon la CEI.
"C’est la victoire de la démocratie pour quelqu’un qui a pris le pouvoir par un coup d’Etat (en 2003) et qui l’a légitimé par les urnes en 2005", a déclaré Fidèle Ngouandjika, le porte-parole du gouvernement.
"C’est la récompense d’un travail bien fait, le peuple l’a jugé et l’a sanctionné après cinq ans de pouvoir", a poursuivi M. Ngouandjika, également directeur adjoint de la campagne du chef de l’Etat centrafricain.
"On lui donne raison. Il a travaillé comme un vrai président, pas comme un militaire, je suis fier d’être Centrafricain, bravo au peuple centrafricain et que le président respecte la Constitution", a-t-il conclu.
M. Ziguélé a lui affirmé n’avoir "même pas écouté ou suivi (l’annonce)".
"C’est un non événement. C’est tellement grossier et ridicule", a-t-il poursuivi. Maintenant, nous allons porter plainte et déposer un recours devant la Cour Constitutionnelle mais nous ne sommes pas dupes. La Cour va valider les résultats".
Le président de la CEI le pasteur Joseph Binguimalé, dont le travail a été très critiqué, a "remercié le peuple centrafricain pour sa patience, sa compréhension, sa tolérance et surtout sa participation massive".
Un représentant de la rébellion de la Convention des patriotes pour la justice et la paix (CPJP), Joachim Kokaté, active dans le nord du pays et qui n’a pas intégré le processus de paix, a affirmé à l’AFP : "Nous serons obligé de reprendre les armes afin de faire rétablir une réelle démocratie en Centrafrique".
"Nous avions observé une trêve dans l’intérêt du peuple centrafricain. Nous dénonçons la fraude massive. Le président Bozizé a tourné le dos à la jeunesse et à tout le peuple", a-t-il poursuivi.
Arrivé au pouvoir par un coup d’Etat en 2003, Bozizé avait été élu pour un premier mandat en 2005.
1,8 million des 4,4 millions de Centrafricain étaient appelés aux urnes le 23 janvier lors des élections présidentielle et législatives. Le double scrutin qui devait avoir lieu en avril 2009 avait été reporté à deux reprises après de nombreuses tergiversations.
La paix a été au centre de la campagne de ce pays riche en matières premières (uranium, diamants, bois, or), mais ruiné par des années d’instabilité et dont la population vit dans la pauvreté.
Ce scrutin devait être l’aboutissement du dialogue national amorcé en 2008 entre pouvoir, opposition et groupes rebelles.

Source : AFP
mercredi 2 février 2011 par AFP
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