(20 minutes 02/02/2011)
REVOLUTION - Le président ne quittera pas le pouvoir, assurant qu'«il n'a jamais trahi ses responsabilités»...
Service minimum pour Hosni Moubarak. Mardi soir, le président égyptien annonçait à la télévision qu’il ne se représenterait pas en septembre prochain. Réformes démocratiques, amendements de la Constitution, main tendue à l’opposition… Les concessions ne manquent pas.
Mais Hosni Moubarak s’accroche à son siège. «Je n’ai pas l’habitude de trahir mes responsabilités […] et je vais continuer à exercer le pouvoir pour assurer une transition pacifique du pouvoir.» Des mots qui ébranlent la place Tahrir, au Caire. Car ce que veulent les manifestants, c’est son départ.
Mardi, le pays tout entier scandait le même slogan: «Qu’il parte, qu’il parte!». Plus d’un million de personnes ont manifesté en Egypte, selon les autorités. Au Caire, la capitale, mais aussi à Alexandrie, Suez, Ismaïla ou dans les villes du delta du Nil comme Tanta, Mansoura, Mahalla el Koubra.
«Ses jours sont comptés»
La «marche du million» a donc réussi sa démonstration de force. Un succès facilité par le feu vert donné, lundi, par l’armée. En déclarant qu’elle n’utiliserait pas la force, elle a accepté l’idée d’un départ de Moubarak. Galvanisée par ce succès, l’opposition a enfoncé le clou, mardi, en refusant tout dialogue tant que le Président resterait au pouvoir.
«Ses jours et même ses heures sont comptés», renchérit Didier Billion, de l’Institut de relations internationales et stratégiques (Iris). Néanmoins, une fuite à la Ben Ali ne semble pas à l’ordre du jour, le président assurant qu’«il mourra sur le sol égyptien».
La contestation égyptienne en images, c'est par là
«Le départ de Moubarak sera organisé car, précise l’analyste, la grande crainte de l’armée, comme des Etats-Unis d’ailleurs, est la vacance du pouvoir». D’où la pression américaine pour que Moubarak ne se représente pas, et le désir affiché de Barack Obama pour une «transition ordonnée». Moubarak l’a bien compris. «Il faut choisir entre l’anarchie et la stabilité», expliquait-il mardi soir, suggérant que le laisser «finir son travail au service de [son] pays» était la seule option pour la stabilité de l’Egypte.
Mais de son côté, l’opposition s’organise. Ainsi un comité, regroupant notamment les Frères musulmans et Mohamed ElBaradei, est parvenu à s’entendre sur le plus petit dénominateur commun. A savoir, le départ de Moubarak.
Lucie Soullier
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