(Xinhuanet 19/02/2011)
COTONOU -- La campagne pour le premier tour de l'élection présidentielle au Bénin, prévu pour le 6 mars prochain, s'ouvre vendredi alors que onze candidats sur quatorze ont demandé jeudi le report du scrutin pour "quelques semaines".
Selon l'opposition, quelque 1,3 million potentiels électeurs n'ont pas été recensés par la liste électorale permanente informatisée (Lépi), dont l'élaboration en cours depuis novembre 2009 n'est pas encore achevée au moment du lancement de la campagne électorale. Les organes chargés de confectionner cette liste s'engagent à la rendre disponible le 20 février prochain, après plusieurs reports successifs.
A la date de lancement de la campagne électorale, il n'y a donc ni liste électorale, ni de carte d'électeur, situation jamais connue au Bénin depuis 1990, selon les observateurs.
Vendredi matin, une dizaine de députés, soutenus par des centaines de militants, manifestaient devant la Cour constitutionnelle placée sous haute sécurité. Les manifestants rendent la haute juridiction responsable de cette situation pour avoir, ont-ils indiqué, autorisé la poursuite du processus d'élaboration de la Lépi malgré les dysfonctionnements relevés.
De graves incidents ont été signalés jeudi au Parlement où des députés s'en sont violemment pris au président de l'institution, Mathurin Nago qui donnait lecture d'une décision de la Cour constitutionnelle ayant autorisé le Parlement à procéder au remplacement de ses deux secrétaires parlementaires qui bloquent par leur absence répétées la désignation des membres des démembrements de la commission électorale nationale autonome (Céna).
Les onze candidats, qui ont appelé au report du scrutin, jeudi, exigent l'enrôlement des potentiels électeurs "laissés en rade". Ils ont exprimé la nécessité de "s'assurer de la fiabilité de la Lépi pour une expertise indépendante et le cas échéant d'opérer les corrections qui s'imposent".
Selon la Constitution béninoise, l'élection présidentielle doit être organisée trente jours au plus tard avant le terme du mandat du président en exercice, dont le mandat s'achève le 6 avril prochain. Ainsi, la non tenue du premier tour de l'élection présidentielle prévu pour le 6 mars prochain est considérée comme une violation de la Constitution.
Les partisans du chef d'Etat sortant, Boni Yayi, candidat à sa propre succession, exigent la tenue de l'élection le 6 mars prochain.
Publié le 2011-02-19 14:50:28
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