dimanche 20 février 2011

Togo - L’affaire Kpatcha Gnassingbé et le Frac, vedette des journaux

(Afriscoop 19/02/2011)

(AfriSCOOP Lomé) — Le sit-in des épouses de Kpatcha Gnassingbé et co-détenus devant l’Agence Nationale de Renseignement (ANR), lieu de détention de leurs maris, la foule de plus en plus grandissante aux marches de protestation du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC), la lenteur dans les travaux de réaménagement des routes de Lomé et la fusillade d’un chauffeur béninois à la frontière d’Aflao par les gendarmes togolais, sont des sujets qui ont fait la Une des journaux togolais cette semaine.
Le samedi dernier, les épouses des détenus dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé ont manifesté leur colère devant l’Agence Nationale des Renseignements (ANR). Ces femmes, depuis l’arrestation de leurs époux, sont interdites d’accès au lieu de détention de ces derniers. Il convient de rappeler que ces détenus sont accusés de tentative d’atteinte à la sûreté de l’Etat. Abordant ce sujet, « Liberté, n° 906 du 14 février 2011 » titre en manchette : « Affaire Kpatcha Gnassingbé ; Malgré un permis de communiquer dûment délivré par le juge, l’ANR empêche les femmes de voir leurs maris » et écrit : « L’affaire Kpatcha Gnassingbé – du nom du demi-frère de Faure Gnassingbé –, continue de faire couler de l’encre deux ans après l’arrestation dans des conditions qui demeurent toujours floues, d’une dizaine de citoyens togolais et incarcérés sans jugement dans les locaux de l’Agence Nationale des Renseignements ((ANR). Même le sit-in improvisé samedi dernier par les épouses des détenus pour protester contre le refus de l’ANR de se soumettre à l’ordonnance délivrée par un juge leur autorisant une visite à leurs maris n’a pas réussi à décanter la situation ».
S’intéressant à ce sujet, « L’Alternative, n° 66 du 15 février 2011 » titre en manchette : « Après la protestation devant l’ANR, les femmes des détenus menacées ». Indiquant que ces femmes lancent un appel aux chancelleries et aux organisations de défense des droits de l’Homme, le confrère note : « Malheureusement après ce mouvement de colère, elles reçoivent des menaces de mort de qui on ne sait. Le Togo est un pays unique en son genre où les discours tranchent avec la réalité du terrain. Il est évident que le sort que l’on fait subir à Kpatcha Gnassingbé et compagnons peut arriver à tout Togolais. Et c’est justement pour cette raison qu’il faudra se mobiliser pour exiger soit le jugement soit la relaxe pure et simple de ces Togolais dont la place est beaucoup plus auprès de leurs familles que dans ces lieux de détention secrète ».
Dans un dossier que « L’Indépendant Expresse, n° 157 du 15 février 2011 » publie sous le titre : « Affaire Kpatcha ; Les femmes des détenus en colère : Faure dans le piège infernal d’une vengeance à trois visages », il indique : « A l’Agence Nationale des Renseignements samedi dernier, les femmes étaient face à des agents de l’ANR et ont été empêchées de voir leurs maris mais ont eu le courage de faire passer un message. L’arbitraire et l’injustice, l’Etat de non droit et l’abus dont sont victimes les personnes interpellées. Une sortie qui nous mène vers un dossier, qui deux ans après, continue d’entretenir confusion et complot, mensonge et hypocrisie, avec au centre, la vengeance. Faure Gnassingbé, le principal acteur est pris dans l’étau des montages de collaborateurs, des intérêts personnels et de la vengeance aveugle. Pris au piège, le Chef de l’Etat sombre dans un dilemme infâme qui risque de lui réserver des surprises désagréables ».
Sur le même sujet, « Forum de la Semaine, n° 880 du 15 Février 2011 » s’interroge : « Qui de Faure ou de son entourage est responsable ? » et précise : « Qui a donné l’instruction pour que l’on empêche les femmes des détenus dans l’affaire Kpatcha Gnassingbé, quoique munies d’un permis de communiquer délivré par le juge instructeur, d’avoir accès à leurs malheureux époux incarcérés et sans droit de visite, depuis bientôt deux ans ? Faure Gnassingbé ou quelques zélés de son giron ? ».
Depuis que des soulèvements populaires ont fait tomber Ben Ali en Tunisie et Hosni Moubarak en Egypte, les militants et sympathisants du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) sont de plus en plus déterminés à chasser Faure Gnassingbé du pouvoir au Togo. Abordant ce sujet, « Liberté, n° 906 du 14 Février 2011 » titre en couverture : « Marche du FRAC : Revigoré par la chute de Moubarak, le FRAC demande la démission de Faure Gnassingbé ». S’interrogeant si le renversement des régimes dictatoriaux en Afrique blanche amènera l’Afrique noire à être en marge de l’histoire, le confrère écrit : « Le vent des révolutions tunisienne et égyptienne a soufflé samedi jusque dans les rues de Lomé. Revigorés par la chute d’Hosni Moubarak en Egypte, ils ont été plus de dix mille Togolais à répondre à l’appel à manifester du FRAC. S’il est vrai que la manifestation de samedi était placée sous le signe de la « levée immédiate des interdictions arbitraires et abusives qui frappent les médias privés, notamment les radios X-Solaire, Métropolys et Providence ainsi que le journal Tribune d’Afrique », c’est le thème de la lutte du peuple togolais pour sa libération qui a finalement pris le dessus. Le développement de l’actualité africaine oblige ».
S’intéressant aussi à ce sujet, « L’Alternative, n° 66 du 15 Février 2011 » titre à la Une : « Le nouveau credo du FRAC : ‘‘Faure Gnassingbé dégage’’ » et souligne : « Les révolutions tunisienne et égyptienne font sensation à Lomé ‘‘ Faure Gnassingbé démission ! Faure Gnassingbé dégage !’’ », ont scandé ce matin les militants et sympathisants du Front Républicain pour l’Alternance et le Changement (FRAC) reprenant le leader du Parti des Travailleurs, Claude Ameganvi ». « Crocodile News, n° 829 du 15 février 2011 » citant Kofi Yamgnane selon qui « Avec le FRAC, je travaille pour une nouvelle stratégie contre le régime RPT/AGO » écrit : « Kofi Yamgnane brise enfin le silence. Le président de Sursaut-Togo, dans une interview exclusive accordée à notre rédaction s’explique sur ses relations avec le FRAC, les actions en cours, et la position de son parti sur le dialogue inclusif annoncé par le Chef de l’Etat mais aussi sur la mission d’évaluation technique des processus électoraux ».
Début janvier 2011, plusieurs artères de Lomé sont bloqués pour raison de réfection. Mais il est annoncé dans des journaux que ces travaux connaissent une lenteur criarde. Parlant de cette lenteur, « Crocodile News, n° 829 » titre en couverture : « Lenteur dans l’exécution des travaux publics : Laxisme et complicité de l’Etat » et indique : « Le gouvernement togolais a procédé le 18 janvier dernier au lancement de certains travaux de construction et de réhabilitation de routes. Et pourtant, des travaux démarrés il y a plus de 2 ans voire 4 ans et qui devraient être exécutés en 6 mois au maximum ne sont jamais terminés, révélant au grand jour le laxisme de l’Etat tout en jetant du discrédit sur le fameux ‘‘Lomé en chantier’’ ».
Relevant une injustice, « Liberté, n° 907 du 15 février 2011 » titre en manchette : « Bitumage de la route BKS-Adidogomé : La Direction des Travaux publics rétrécit la voie pour épargner l’immeuble d’un baron du RPT » et note : « Il est prévu le bitumage de la route BKS-Adidogomé en double chaussée de 2 x 2 voies de 7 mètres de large chacune, dans une emprise de 30 mètres, avec des caniveaux sous trottoirs de largeur variant entre 2 et 6 mètres, un terre-plein central supérieur ou égal à 1 mètre. Mais il se fait qu’à la fin du pavé de Djidjolé en allant à Adidoadin, un homme d’affaires et baron du régime, a construit une gigantesque maison. Du fait de l’emprise de la route, des agents de la Direction des Travaux publics ont mis un avis sur le mur, indiquant la partie de la maison qui va être cassée. Selon les témoins, l’homme d’affaires a piqué une vive colère et sommé les agents d’effacer l’avis. Pour lui, il n’est pas question de casser sa maison pour le passage d’une quelconque route. Depuis lors, des rumeurs courent que la Direction des Travaux Publics serait en train de céder aux pressions du propriétaire de l’imposante maison. L’emprise de 30 mètres passera à 20 mètres au niveau de la maison de ce membre du Comité Central du RPT ».
En fin de semaine dernière, des gendarmes togolais ont commis une bavure à la frontière d’Aflao. Abordant ce sujet, « L’Alternative, n° 66 » titre à la Une : « Des gendarmes togolais tirent sur un chauffeur béninois à la frontière d’Aflao » et écrit : « La nuit du jeudi et vendredi dernier a été sanglante à la frontière d’Aflao. Des coups de feu ont réveillé les riverains de la frontière ouest du Togo. Bilan, un blessé grave. Un Béninois, chauffeur de taxi ».

par Déo KOMI, à Lomé
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