(Le Monde 01/09/2011)
D'après la police secrète nigériane, l'attentat-suicide contre le siège des Nations unies à Abuja qui a fait au moins 23 morts le 26 août a été orchestré par un homme, rentré récemment de Somalie, ayant des liens avec Al-Qaida. Son nom : "Mamman Nur, un élément connu (du groupe radical) Boko Haram, (...) récemment revenu de Somalie", précise le communiqué des autorités. Un avis de recherche a été lancé contre lui.
La police secrète dit détenir deux suspects présentés comme de hauts responsables de la secte islamiste qui a revendiqué l'attentat. Ils ont été arrêtés le 21 août, c'est-à-dire cinq jours avant l'attentat, après que la police eut été informée que "des éléments de Boko Haram étaient en mission pour attaquer des cibles non spécifiées à Abuja", selon le communiqué. Ils s'agit de "deux dirigeants connus de Boko Haram, identifiés comme Babagana Ismail Kwaljima, également appelé Abu Summaya, et Babagana Mali, aussi connu sous le nom de Bulama".
"Suite à leur arrestation, la sécurité avait à nouveau été relevée à Abuja et dans ses environs. Les suspects ont fait des déclarations de valeur et sont détenus dans un bâtiment de l'armée", indique la police secrète dans son communiqué.
L'immeuble visé par le 26 août était situé dans le quartier diplomatique d'Abuja, non loin de l'ambassade des Etats-Unis, et abrite plusieurs agences onusiennes opérant au Nigeria, parmi lesquelles l'Unicef, le Programme des Nations unies pour le développement et l'Organisation mondiale de la santé.
BOKO HARAM VEUT UN ÉTAT ISLAMIQUE
Boko Haram, qui a son fief dans le Nord-Est, a revendiqué de nombreuses attaques au Nigeria, dont un attentat à la voiture piégée contre le QG de la police à Abuja en juin, qui a fait au moins deux morts. Une multiplication d'indices a amené ces derniers mois les analystes à craindre des liens avec des groupes terroristes extérieurs comme la branche maghrébine d'Al-Qaida (AQMI), active au Niger voisin. Les attaques de la secte sont devenues de plus en plus sophistiquées, avec notamment des bombes activées à distance.
Après une insurrection en juillet 2009, violemment réprimée par les forces de l'ordre (environ 800 morts en quelques jours), Boko Haram avait fait profil bas avant de réapparaître en 2010 et de multiplier les attaques, souvent dirigées contre la police, l'armée ou des responsables politiques et religieux, sans jamais s'en prendre à une cible internationale.
La secte islamiste s'est fixé pour objectif l'instauration d'un Etat islamique au Nigeria, nation la plus peuplée d'Afrique, dont les 150 millions d'habitants vivent pour moitié dans le Nord majoritairement musulman et l'autre moitié dans le Sud à dominante chrétienne.
LEMONDE.FR avec AFP
© Copyright Le Monde
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire