L’annonce de la candidature d’Adam Bombole à la présidence paraît comme une goutte de trop. La situation politique de l’heure avec comme point culminant l’organisation des élections législatives et présidentielle semble sonner les glas du Mouvement de libération du Congo (MLC), parti cher à Jean-Pierre Bemba Gombo. Sa longue absence au pays à cause de ses problèmes avec la justice internationale serait la principale raison de la désintégration progressive de sa formation politique. L’effondrement se traduit par les départs intempestifs enregistrés dans le MLC depuis deux ans.
La dernière note de cette désastreuse musique enregistrée au sein de la première formation de l’opposition parlementaire vient d’être jouée par l’un des plus fidèles de ses cadres à savoir le président de l’interfédéral Kinshasa, Adam Bombole. Sa candidature déposée, le 10 septembre, pour la présidence de la République n’a pas été du goût de ses camarades du parti. Il s’en est suivi une suspension de toutes ses fonctions, sanction qui présage une probable exclusion.
Nkoyi Mafuta, cadre de la même formation politique, s’est également présentée comme candidate à la prochaine présidentielle, de quoi donner raison à ceux qui ont toujours tiré la sonnette d’alarme au sein du navire MLC qui continue à perdre ses hommes les plus valeureux. Ainsi, si le départ d’Yves Kisombe a été considéré comme un non-événement, il a inauguré une série d’événements malheureux pour ce grand parti politique qui a fait ses preuves en 2006.
Adam Bombole et Nkoyi Mafuta risquent de constituer la troisième vague de crises du MLC pendant les cinq quatre dernières années. La première avait vu José Makila, ancien gouverneur de l’Équateur, claquer la porte de son parti pour une nouvelle aventure en solo. Plusieurs autres cadres l’avaient imité. La deuxième vague est celle constituée par l’ancien secrétaire général du MLC, François Muamba, dont l’ardeur d’organiser le parti pour les échéances électorales et principalement la présidentielle était malvenue aux yeux notamment de son leader.
Il en reste que l’absence de Jean-Pierre Bemba au pays et le refus de la hiérarchie du MLC à présenter une autre candidature à la présidentielle que la sienne condamne son parti à jouer le rôle de second rang dans le contexte électoral actuel. Sans candidat officiel, cette formation politique est certaine de ne pas réaliser l’exploit de 42% obtenu à l’issue du deuxième tour de la présidentielle de 2006. Elle n’est pas non plus assurée de terminer la course aux législatives en aussi bonne position qu’il y a cinq ans.
Notons qu’Adam Bombole a été le meilleur candidat du MLC aux dernières législatives pour l’ensemble des provinces de la République. Son départ ou son éventuelle exclusion pourrait comporter d’énormes conséquences sur la force politique du MLC sur le terrain particulièrement dans le district de Lukunga à Kinshasa. Il a été candidat malheureux au poste de gouverneur de la capitale congolaise.
Jules Tambwe Itagali
Direct.cd © 2011
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