(La Libre 13/09/2011)
Le rapport d'Amnesty, intitulé "The Battle for Libya: Killings, Disappearances and Torture" ("la Bataille pour la Libye - assassinats, disparitions et tortures"), est le document le plus récent faisant un compte-rendu détaillé des violations en Libye.
Amnesty International a accusé mardi le régime de Mouammar Kadhafi de crimes contre l'humanité en Libye, mais pointe aussi du doigt les rebelles proches du CNT pour avoir commis des abus qui, dans certains cas, constituent des crimes de guerre.
Dans un rapport de 122 pages dressant un constat accablant des exemples de violations par le régime du colonel Kadhafi, l'organisation de défense des droits de l'homme note que le Conseil national de transition ne semble pas disposé à tenir les rebelles responsables des violations des droits de l'homme.
"Le CNT est confronté à la tâche difficile de contrôler les combattants de l'opposition et les groupes d'autodéfense responsables de graves atteintes aux droits de l'homme, y compris d'éventuels crimes de guerre, mais se montre réticent à les tenir responsables", indique Amnesty. "Les responsables de l'opposition avec lesquels Amnesty International a soulevé ces préoccupations ont condamné de tels abus, mais ont souvent minimisé leur ampleur et leur gravité", a déclaré l'organisation.
"Des combattants de l'opposition et leurs partisans ont enlevé, détenu arbitrairement, torturé et tué d'anciens membres des forces de sécurité, soupçonnés de loyauté envers Kadhafi, et capturé des soldats et des ressortissants étrangers soupçonnés à tort d'être des mercenaires se battant pour Kadhafi", indique Amnesty.
Parmi les nombreux exemples de violations des droits humains, Amnesty évoque notamment un cas, au début de l'insurrection, où un certain nombre de soldats de Kadhafi capturés par les rebelles ont été "battus à mort, au moins trois d'entre eux ont été pendus, et d'autres ont été abattus après avoir été capturés ou s'être rendus".
Les responsables du CNT ont également peu fait pour corriger l'affirmation erronée selon laquelle les hommes originaires d'Afrique subsaharienne étaient des mercenaires, déplore Amnesty.
Amnesty reconnaît cependant que les crimes de guerre commis par l'opposition ont été à "moindre échelle" que ceux du régime de Kadhafi.
Le rapport d'Amnesty, intitulé "The Battle for Libya: Killings, Disappearances and Torture" ("la Bataille pour la Libye - assassinats, disparitions et tortures"), est le document le plus récent faisant un compte-rendu détaillé des violations en Libye.
"Les nouvelles autorités doivent rompre totalement avec les violations commises au cours des quatre dernières décennies et établir de nouvelles normes en plaçant les droits de l'homme au coeur de leur programme", estime Claudio Cordone, membre de la direction générale d'Amnesty International, cité dans le rapport.
AFP
Mis en ligne le 13/09/2011
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