(AFP)
KINGAKATI — Le président Joseph Kabila, candidat à sa propre succession le 28 novembre, a dressé mercredi près de Kinshasa un bilan "positif" de son mandat à la tête de la République démocratique du Congo, qu'il veut voir devenir un pays "émergent", a constaté l'AFP.
Le chef de l'Etat, âgé de 40 ans, a salué un "bilan qui, sans fausse modestie, est positif", au cours d'un discours d'une heure et demie dans sa ferme de Kingakati, à quelque 70 km de la capitale congolaise.
"En cinq ans, nous avons fait avancer ensemble le Congo. Avec votre concours, pour l'essentiel, j'ai tenu mes promesses", a-t-il ajouté devant quelque 3.000 membres de la Majorité présidentielle (MP), le mouvement qui soutient sa candidature pour un second mandat de 5 ans.
L'est du pays reste un foyer d'instabilité en raison de la présence de groupes armés encore actifs. Il n'y a "plus d'incendie à l'est, sinon quelques brasiers", a jugé le président-candidat.
Joseph Kabila avait été élu en 2006 avec un programme notamment axé sur la pacification et de la reconstruction d'un pays ruiné par deux guerres successives (1996-1997, 1998-2003).
Il avait succédé à son père Laurent-Désiré Kabila, assassiné le 16 janvier 2001 après avoir renversé en 1997 le Maréchal Mobutu, qui avait régné (1965-1997) sans partage sur l'ancienne colonie belge.
"La reconstruction du pays a bel et bien commencé", a affirmé Joseph Kabila en promettant "de faire du Congo un pays émergent".
Déclinant les grandes lignes de son programme s'il était réélu, il s'est engagé à faire du pays "un pôle d'intelligence et de savoir faire, un vivier de la nouvelle citoyenneté et de la classe moyenne, un grenier agricole, une puissance énergétique, un pôle économique et industriel, une terre de paix et de mieux-être, une puissance régionale au coeur de l'Afrique".
"Nous entendons faire de l'éducation de la formation à la citoyenneté la première de nos priorités", a-t-il déclaré, en évoquant notamment "la formation aux valeurs républicaines et morales".
En 2010, la RDC a été classée par l'ONG Transparency International (TI) parmi les pays les plus corrompus, occupant la 164eme place sur près de 178 pays.
Rappelant que "sur 80 millions d'hectares arables disponibles, 11 millions seulement sont aujourd'hui mis en valeur", il a promis une "importante transformation" du monde rural, "épicentre de la pauvreté".
Plus de 75% des 62 millions d'habitants vivent en dessous du seuil de pauvreté en RDC, un pays grand comme près de quatre fois la France et pourvu de nombreuses richesses naturelles (minerais, bois, pétrole, cours d'eau...).
Joseph Kabila figure parmi une douzaine de candidats à la présidentielle.
Représentant unique de la majorité, il apparaît le favori face à une opposition divisée jusque-là, avec trois principaux candidats: Etienne Tshisekedi, 78 ans, qui avait boycotté les élections de 2006, Vital Kamerhe, 51 ans, ex-président de l'Assemblée nationale passé dans l'opposition en 2010, et Léon Kengo wa Dondo, 76 ans, actuel président du Sénat et ancien mobutiste.
Près de 32 millions d'électeurs sont appelés aux urnes pour la présidentielle et les législatives prévues le 28 novembre, les deux scrutins étant à un seul tour.
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