(Le Temps.ch 15/09/2011)
Khartoum a choisi «l’option militaire» pour réduire la rébellion dans les «zones contestées» du Nil Bleu, du Kordofan Sud et d’Abyei.
Le répit de quelques jours ne peut faire illusion. Dans l’Etat du Nil Bleu, au Soudan, couvent les préparatifs d’une guerre qui ne demande qu’à s’installer dans les décombres de la paix à risque entre le Soudan du Sud et le Soudan, anciens ennemis de la guerre civile devenus mauvais voisins depuis deux mois, après la sécession des sudistes proclamée le 9 juillet. En plus du Nil Bleu, l’armée soudanaise (SAF), renforcée par des forces paramilitaires et des miliciens, est engagée dans des combats en deux points de la région frontalière. Dans ces «zones contestées», au Soudan, se trouvent des bastions historiques de l’ex-rébellion sudiste, le Mouvement des peuples du Soudan (SPLM).
Lors de la signature de l’accord de paix global, en janvier 2005, la SPLM avait installé pour les six ans de transition une branche politique dans les villes nordistes. A l’indépendance, en juillet, cette branche a pris le nom de SPLM-Nord (SPLM/N). Elle se transforme maintenant en mouvement rebelle. En l’état actuel, il n’y a pas d’affrontement clair entre les deux armées du Sud et du Nord, mais la poursuite d’une escalade militaire entre les troupes de Khartoum et les forces du SPLM/N.
Y a-t-il encore une chance de sauver, entre les deux Soudans, une paix arrachée après un long et complexe processus de paix? Lundi, le parlement, à Khartoum, en session spéciale, a approuvé solennellement «l’option militaire pour combattre la rébellion dans l’état du Nil Bleu», selon le président de la commission parlementaire chargée des situations d’urgence, Ismaël Al-Hadj Moussa, qui «ordonne aux autorités concernées d’aller de l’avant dans l’application de cette décision, sans tenir compte des négociations», ajoutant que le Soudan rejette «toute ingérence étrangère et toute pression d’où qu’elle vienne», afin de «défendre la souveraineté du Soudan». Cette décision valide l’option militaire et signale aussi clairement à la communauté internationale que Khartoum se refuse désormais à toute forme de concession.
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