(Les Afriques 16/09/2011)
Après avoir souhaité et obtenu du FMI une suspension du programme triennal 2009-2011, pour se soustraire à l’extrême pression des échéances contractuelles à honorer, alors que le pays sortait à peine d’une grave crise politico-militaire, le gouvernement du couple Ouattara-Soro s’apprête à conclure avec l’institution de Bretton Woods un nouvel accord triennal soutenu par la Facilité élargie de crédit.
Au terme d’une mission d’un peu plus d’une quinzaine de jours, qui a pris fin ce 15 septembre 2001, les services de l’institution, -conduits par Doris Ross, chef de mission au Fonds-, et le gouvernement ivoirien se sont entendus sur un dispositif macroéconomique couvrant la période jusqu’à fin 2014 » selon un communiqué officiel du FMI. Ce dispositif, selon les parties, devrait « faciliter la transition du pays de la sortie de crise à une croissance soutenue ». Il devrait à cet effet bénéficier « d’un concours de 614 millions de dollars US (soit plus de 305 milliards de F CFA) au titre de la Facilité élargie de crédit (FEC) du FMI ».
Des raisons d’être optimiste, mais…
Il y a de quoi être optimiste sur les bords de la lagune Ebrié que qu’au cours de sa session de début novembre prochain, le Conseil d’administration du Fonds fera droit à la demande d’appui au titre de la FEC de la Côte d’Ivoire. Et pour cause le FMI qui, en juillet dernier, avait déjà approuvé un appui financier d’environ 130 millions de dollars US (environ 65 milliards de F CFA) en faveur du pays relève des points positifs. Notamment que « la reprise a été plus rapide que prévu, la production industrielle de juin ayant atteint 95 % du niveau de l’année précédente, contre 50 % en avril. L’actuelle campagne agricole devrait également être solide.
Le produit intérieur brut (PIB) pour 2011 est ainsi projeté à un niveau inférieur de 5,8 % à celui de 2010, soit une baisse plus faible que ce qui avait été initialement projeté. Les prix à la consommation, qui avaient accusé une forte poussée durant la crise, s’inscrivent désormais en baisse… ». Autant de bons points, que le Fonds entend contribuer à renforcer pour que, comme indiqué par Doris Ross : « en 2012 l’économie (ivoirienne) s’engage dans une phase d’expansion, avec un taux de croissance de 8-9 % ; et, en 2013-14, la bonne mise en œuvre du programme gouvernemental aboutisse à un taux de croissance de l’ordre de 6 %, la progression continue des recettes permettant de financer davantage d’investissements publics, pour atteindre un niveau de 7 % du PIB en 2014 ».
… à condition de grandes reformes
Belles perspectives s’il en est ! Mais pour réaliser les objectifs fixés dans leur programme, prévient le FMI, « les autorités devront non seulement assurer une mise en œuvre robuste des réformes, mais aussi améliorer l’environnement sécuritaire, notamment en ce qui concerne la circulation des biens et des personnes, et mener à bonne fin les élections législatives, actuellement prévues à la fin 2011 ». Et de leur prescrire adroitement la conduite à tenir « pour atteindre le point d’achèvement de l’Initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) ». A savoir, « miser sur les grandes réformes, en particulier dans les filières café et cacao ».
Louis S. Amédé
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