mardi 13 septembre 2011

R.D. CONGO - Le ticket «Kengo-Kamerhe» en marche

(Le Potentiel 13/09/2011)

« La période des négociations est révolue ». Dixit Moleka Albert, directeur de cabinet d’Etienne Tshisekedi. « Nous avons pris acte du dépôt de candidature du président national de l’UDPS », réplique Vital Kamerhe. Conséquence ? Chaque clan de l’Opposition est en train de s’assumer. De nouvelles initiatives sont en train de voir jour.
L’Opposition est dans un tournant décisif avec la clôture de la période de dépôt de candidatures. Après avoir couru sans succès derrière un consensus insaisissable, elle aligne plus de trois candidats à la présidentielle 2011. Devant cette réalité politique, l’Opposition part diminuée face à la Majorité.
Aussi, la réaction qui s’observe ces jours-ci au sein de l’Opposition est suivie avec beaucoup d’attention. Il est vrai que chaque parti politique a pris acte du refus des uns et des autres de se mettre d’accord sur une même approche qui devrait aboutir à la désignation d’un « candidat commun» de l’Opposition à la présidentielle 2011. Le groupe Fatima avait pris les devants, désignant ainsi Etienne Tshisekedi « candidat de l’Opposition ». Fort de cette désignation, le président national de l’UDPS est allé déposer sa candidature au Bureau de réception et de traitement de candidatures, BRTC, de la CENI, sans tenir compte des souhaits de l’autre aile de l’Opposition, le groupe Sultani. Bien plus, la déclaration tranchante de son directeur de cabinet, Albert Moleka, soulignait clairement que l’on venait d’atteindre le point de non retour : « La période des négociations est révolue. Que chaque clan s’assume ».
Fort de cette réalité et au regard du facteur temps, le Groupe Sultani est en train de s’assumer. Selon des informations en notre possession, émanant de sources crédibles, une initiative est en train de voir le jour. Il s’agit de mettre en place le ticket « Kengo-Kamerhe » dans le but de mieux se positionner au terme de ces élections présidentielle et législatives. C’est-à-dire, mieux gérer les ambitions de l’Opposition.
L’initiative consiste à élaborer des calculs et des stratégies qui permettront à Léon Kengo wa Dondo d’être élu président de la République avec comme Premier ministre Vital Kamerhe. Les tractations entre les deux personnalités seraient très avancées et le gros du travail consisterait maintenant à rallier les autres partenaires, principalement ceux du groupe Sultani, pour qu’ils adhèrent à cette proposition.
Deux valeurs politiques
Les premiers observateurs de la politique congolaise qui se sont empressés à analyser cette initiative trouvent qu’elle a du «solide ». Ils s’appuient sur la personnalité et les valeurs politiques de ces deux hommes.
Il y a d’un côté le charisme et l’expertise politique de Léon Kengo wa Dondo. Ses qualités d’homme d’Etat lui ont toujours valu de l’estime tant de la part de ses compatriotes que des partenaires extérieurs. Dans cette quête d’un « leadership fort » pour permettre à la RDC de rebondir, Léon Kengo wa Dondo est cité parmi les favoris.
Vital Kamerhe est cette force politique montante de notre pays. Il incarne le renouveau et la jeunesse. Charismatique tout autant que Kengo, il a attrapé ses galons et ses titres de noblesse en tant que président de l’Assemblée nationale.
Ce qui unit les deux personnalités, c’est qu’ils sont des hommes de dialogue. Leurs dernières déclarations en font foi. Ils ont continué à réclamer le dialogue au sein de l’Opposition. Attitude responsable qui leur permettrait inévitablement de se mettre d’accord autour d’un compromis pour que l’Opposition atteigne ses objectifs.
En fait, il est très utile de rappeler les deux réalités des élections 2011. La première consiste à disposer d’un président avec une majorité parlementaire. Dans cette hypothèse, la nomination d’un Premier ministre ne poserait aucun problème.
La deuxième éventualité est de disposer d’un président sans majorité présidentielle. Dans ce cas, la cohabitation est inévitable. On ne peut donc s’empêcher de s’adonner à des « petits calculs politiques ».
La donne « Adam Bombole »
Là où le ticket « Kengo-Kamerhe » trouve son essence, c’est dans la candidature de l’honorable Adam Bombole. Député du MLC, chef du groupe parlementaire de ce parti à l’Assemblée nationale, il a postulé en tant que candidat indépendant à l’élection présidentielle 2011.
Une candidature qui embarrasse le MLC, bien sûr mais qui peut être gérée par l’initiative Kengo-Kamerhe. En fait, si le sénateur Jean-Pierre Bemba, président national du MLC, aujourd’hui empêché, car retenu à la Cour pénale internationale à La Haye aux Pays-Bas, a autorisé Adam Bombole de poser sa candidature, il répond ainsi à Etienne Tshisekedi. En 2006, le président national de l’UDPS n’avait pas donné un mot d’ordre à ses militants ou combattants de voter pour Bemba. Le leader du MLC ne voit pas comment il pourrait rendre l’ascenseur au leader de l’UDPS. Il a adopté la même attitude que lui, permettant ainsi à Adam Bombole de se manifester politiquement. Réponse donc du berger à la bergère.
Le grand bénéficiaire ne serait que le ticket «Kengo-Kamerhe ». Pourvu que la question soit très bien gérée.

Par Le Potentiel
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