Le président sénégalais, Abdoulaye Wade, sait faire trembler ses sujets, même si c’est à une amplitude moindre que celle du séisme survenu à Haïti le 12 janvier 2010. Après la première grande secousse, provoquée par son projet d’offrir une terre d’asile aux habitants durement éprouvés de ce pays dont le nom signifie Terre des hautes montagnes, a suivi le geste - oh combien généreux !
- De son gouvernement de verser la somme d’un million de dollars (environ 500 millions de francs CFA), en guise de solidarité aux sinistrés. Le Parlement sénégalais a, de son côté, décidé de donner une contribution de 50 millions de francs CFA pour venir en aide aux survivants du séisme.
La dernière secousse du célèbre chauve de Dakar, c’est son projet de loi instituant un prélèvement « obligatoire » de trois jours de salaires dans les secteurs public et privé pour aider Haïti. De quoi faire tressaillir plus d’un travailleur, surpris dans son sommeil par cette secousse 3 sur l’échelle de Wade. « Les 550 millions ne sont déjà pas suffisants ? », se sont demandé plusieurs Sénégalais.
Bref, les conjectures ne sont pas près de cesser, mais avouons tout de suite qu’après ses décisions utopiques, le président sénégalais revient de plus en plus vers un peu plus de réalisme. Gorgui ne devait-il pas d’ailleurs commencer par là, avant de prôner le grand retour de ces habitants des Grandes-Antilles en Afrique ?
Sa dernière mesure nous rappelle en tout cas celle prise dans notre pays, en 1967, avec la célèbre contribution patriotique édictée par les militaires qui venaient de prendre le pouvoir (1). C’est donc dire que ce n’est pas une nouveauté sous nos tropiques. Par contre, l’on peut légitimement se demander si les travailleurs du Sénégal vont suivre leur président dans sa course éperdue vers plus de solidarité et de générosité.
(1) Aux travailleurs de l’époque il était demandé de faire le sacrifice d’un demi-mois de salaire pour permettre de conjurer la récession budgétaire qui sévissait.
Publié le 01-02-2010 Source : lobservateur.bf Auteur : lobservateur.bf
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire