(L'Expression(ci) 29/08/2011)
En visite privée depuis deux semaines à Paris, le Président de la République, Alassane Ouattara a atterri hier à 17h 45 mn à l’aéroport international Félix Houphouët Boigny d’Abidjan. Descendu du Gruman présidentiel, le locataire du Palais du Plateau a été accueilli
par les membres de son gouvernement, Mme la Grande Chancelière, le Secrétaire général de la présidence et le Chef d’Etat major des armées ivoiriennes. Revenu à Abidjan, Alassane Ouattara a manifesté son empressement à remettre les uns et les autres au travail : « Je
suis très très impatient de remettre les uns et les autres au travail y compris vous-mêmes les journalistes. Je suis très heureux d’être de retour et de me remettre au travail, sinon de continuer le travail puisque j’ai beaucoup travaillé. Même de là-bas, j’étais au téléphone
constamment avec le ministre d’Etat, ministre des affaires étrangères, le Premier Ministre, les Secrétaire général de la Présidence et plusieurs membres du gouvernement. Donc, je peux dire que changer d’air fait du bien. Me voilà de retour», a exprimé le Président. Il a ensuite informé les ivoiriens sur ces activités pendant les deux semaines de vacances passées sur les bords de la Seine : «Je me suis absenté quelques jours pour une visite privée. Qui était bien sûr agréable. J’en ai profité pour faire un bilan de santé. Je me réjouis que les médecins me disent en parfaite santé, bon pour la reprise», a estimé le Président de la République. Après ce bilan de santé positif pour le travail, le Président Ouattara a situé avoir mis à profit ses vacances pour faire avancer certains dossiers chauds du pays : «Ce séjour privé m’a permis de rencontrer des amis, dont le Président de la République Française et son épouse, ainsi que des amis du secteur privé. Et nous avons échangé sur la situation internationale, sur la crise financière, sur la manière dont les choses évoluent dans notre pays. Et surtout sur le soutien que les uns et les autres pourraient apporter à notre pays pour soulager les difficultés et les souffrances des populations», a révélé le Président. Déjà à l’aéroport, le Président a tenu un briefing de la situation du pays avec chacun de ses collaborateurs venus l’accueillir. L’Ambassadeur ivoirien en France, SEM. Ali Coulibaly était de la délégation qui accompagnait le Chef d’Etat. Une foule de militants massée aux abords de l’aéroport a accueilli chaleureusement le premier des ivoiriens.
Sam-Wakouboué
Akwaba M. le Président ! : Voici les nouvelles du pays
Monsieur le président, L’Expression vous souhaite un bon retour parmi vos concitoyens pour poursuivre fructueusement le travail de modernisation de la Côte d’Ivoire que vous et votre gouvernement avez démarré voila cent jours. Les populations ivoiriennes sont heureuses de voir leur président requinqué, en pleine possession de tous ses moyens physiques, moraux et intellectuels après un bilan de santé classique à l'hôpital d'instruction des Armées Sainte-Anne à Toulon (Var). Car de l’énergie et du punch, il vous en faudra pour remettre sur les rails un pays qui avait tourné, depuis, le dos à sa devise : Union-discipline-travail. Vous étiez, certes, parfaitement informé de tout ce qui se passe au pays, mais permettez que nous vous donnions les nouvelles les plus urgentes. L’insécurité et le racket sont aujourd’hui le ventre mou de votre administration. Depuis Mougins, en France, où vous étiez en vacances, vous avez suivi de près l’affaire des trois gendarmes français arrêtés puis relâchés par des éléments de la Garde républicaine dans la nuit du samedi 20 août pour, dit-on, «atteinte à la sûreté de l’Etat ». Un contrôle de routine conduit par les éléments de Ouattara Issiaka dit Wattao est devenu une affaire d’Etat. Un des Français arrêté a accusé les hommes du commandant en second de la GR de l’avoir dépossédé de 45.000 euros (environ 30 millions de F cfa).
Hier dimanche, au moment où vous foulez le sol abidjanais, des informations relayées par la presse, font état de ce qu’à Soubré, un élément des Forces républicaines de Côte d’Ivoire a abattu un élève pour une affaire de 10 F cfa ! Les exactions des Frci sont devenues, M. le Président, monnaie courante.
Ceux qui sont sensés assurer la sécurité des populations sont ceux-là même qui créent l’insécurité. Depuis plusieurs semaines, l'Onu et différentes Ong comme Human rights watch, Amnesty international et International crisis group ne cessent d'alarmer la communauté internationale au sujet de la poursuite des exactions des Frci.
L’homme de la rue est inquiet et n’hésite plus à dire haut et fort tout le mal qu’il pense des « forces libératrices ».
Comme si cela ne suffisait pas, M. le président, les consommateurs sont pris à la gorge par la hausse sauvage des prix des produits de grande consommation sur les marchés. Si sous Gbagbo le sachet noir de 25 Fcfa a remplacé le panier de la ménagère, aujourd’hui les ménages les plus faibles ne sont pas mieux lotis. La rue qui n’en peut plus, s’apprête à vous le signifier. Et ce ne sont pas les arguments et les prétextes qui lui manquent. Pendant ce temps, vos cadres sont préoccupés par les législatives. Ils sont sur le terrain en train de préparer cette échéance électorale de fin d’année.
Alors, bon retour M. le président de la République, respirez l’air frais que dégage Abidjan grâce à l’opération « Pays propre » et prenez un grand verre d’eau à votre arrivée chez vous, puis reprenez votre bâton du grand chef à l’écoute de son peuple pour apporter les « Solutions » concrètes aux multiples attentes des populations.
Jean-Roche Kouamé
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