(Radio Canada 31/08/2011)
En Afrique du Sud, les partisans du leader de l'aile jeunesse du Congrès national africain (ANC), Julius Malema, qui manifestaient en sa faveur, ont affronté des policiers à Johannesburg, mardi.
Les forces de l'ordre ont utilisé des grenades assourdissantes, des canons à eau et des balles de caoutchouc pour disperser les centaines de manifestants réunis devant les bureaux de l'ANC, après que ceux-ci leur eurent jeté des pierres et des bouteilles.
Les partisans de M. Malema, qui comparaît devant la commission de discipline du parti pour insubordination, ont également brûlé un drapeau de l'ANC et des t-shirts à l'effigie du président sud-africain, Jacob Zuma.
Un agent a dû être hospitalisé et cinq journalistes ont été blessés. Un des jeunes impliqués dans les violences a été arrêté, selon les policiers.
Âgé de 30 ans, Julius Malema est accusé de semer la division au sein du parti et d'avoir discrédité la formation pour avoir appelé à un changement de régime au Botswana voisin, en traitant le gouvernement de « marionnette des Américains ». Il risque une suspension, voire l'exclusion du parti.
À l'issue de l'audience, il a demandé à ses partisans de cesser les actes de violence et de faire preuve de respect à l'endroit de la formation, tout en galvanisant ses troupes.
Ce champion de l'anti-impérialisme et de l'anticapitalisme dérange le parti au pouvoir, en appelant notamment à la nationalisation des mines et à l'expropriation sans compensation des fermiers blancs.
Connu pour son goût du luxe et sa villa dans un quartier chic, le jeune leader fait l'objet d'une enquête judiciaire en raison d'allégations de corruption dans des appels d'offres dont auraient bénéficié des entreprises auxquelles il est lié.
Il a déjà comparu devant la justice pour avoir remis à l'honneur dans ses rassemblements une chanson de l'époque de l'apartheid appelant à « tuer le fermier blanc », d'ailleurs reprise en choeur par les jeunes après leurs affrontements avec la police.
Il est l'idole politique de millions de jeunes noirs, touchés par un chômage massif et toujours victimes d'inégalités économiques, 17 ans après la fin du régime raciste de l'apartheid.
L'ANC a indiqué que les audiences, qui doivent se terminer vendredi, se tiendraient ailleurs qu'à Johannesburg sans préciser le lieu des prochaines rencontres.
Radio-Canada.ca avec
Agence France Presse et Associated Press
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