(La Libre 24/08/2011)
Personne ne saura probablement jamais avec précision ce qui s’est réellement passé dans la suite 2806 du Sofitel de New York le 14 mai 2011. A l’issue d’une saga judiciaire hors norme et au retentissement médiatique planétaire, Dominique Strauss-Kahn (DSK) est donc à nouveau libre. Affaire classée donc. "Case closed", comme on dit là-bas.
Mais les circonstances de cette libération - non à l’issue d’un procès (si tant est que ce soit cette issue qui aurait émergé au final) mais à la suite de la décision du procureur de jeter l’éponge, craignant pour sa carrière de perdre la partie devant les jurés tout en soutenant encore publiquement la thèse d’une "relation sexuelle non-consentie" - empêcheront une réhabilitation publique totale de l’ancien directeur du Fonds monétaire international (FMI). Car en dépit de l’abandon des poursuites pénales liées à la crédibilité vacillante de l’accusatrice et de l’affaiblissement du "dossier" de l’accusation, le doute et la suspicion subsisteront inévitablement, d’autant qu’une procédure civile est toujours pendante contre DSK. Cette affaire aura en tout cas constitué un solide camouflet pour le système judiciaire américain très prompt dès le départ à orchestrer la médiatisation de l’arrestation d’une personnalité publique, mettant à mal la présomption d’innocence, pour finir par abandonner les charges sans examiner l’affaire jusqu’au bout.
Vincent Slits
Mis en ligne le 24/08/2011
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