jeudi 18 août 2011

R.D.C. - Un rapport accablant pour l'aviation congolaise

(7sur7 18/08/2011)

Un rapport d'enquête intermédiaire sur l'accident survenu le 8 juillet dernier à Kisangani (nord-est de la République démocratique du Congo) à un Boeing 727 de la compagnie privée Hewa Bora Airways (HBA) impute la responsabilité du crash à une erreur du pilote, mais pointe du doigt d'autres responsables par les administrations publiques, rapporte mercredi la presse kinoise.
"Rapport d'enquête: Hewa Bora crucifié", titre ainsi le journal 'La Prospérité', qui publie, à la suite de l'hebdomadaire 'Le Soft International' lundi, les premières conclusions de la commission d'enquête mise sur pied par le gouvernement de Kinshasa après cet énième accident aérien en RDC, qui avait fait au moins 83 morts et près d'une quarantaine de survivants à l'aéroport de Kisangani-Bangboka.
Le rapport de cette commission est le résultat des recoupements de différentes informations et auditions. Il donne quelques causes probables et plusieurs erreurs commises dans la chaîne d'interventions ayant concouru à cet accident. Selon 'L'Avenir', l'enquête met en cause "sans aucun détour" le pilote mort dans le crash, Paul Mistris. Le rapport écrit que le commandant de bord "a mal apprécié les données météorologiques" - le violent orage qui touchait Kisangani au moment de l'accident.
Selon 'Forum des As', le pilote n'était pas qualifié sur ce type d'avion. "Pour le commandant Paul Mistris, sa licence de pilote de ligne 595 IF (annexe 10) a été renouvelée en février 2011 pour l(e type d)'avion MD-82; tandis que pour le B727, il devait soit passer au simulateur de vols soit suivre un cours de rafraîchissement au sol, complété par un contrôle en ligne", écrit ce titre, citant toujours le rapport.
Celui-ci note aussi que le Boeing, vieux de 46 ans et totalisant 52.613 heures de vol, emportait des passagers, dont certains à "l'identité douteuse", en surnombre - 120 adultes, trois enfants et deux bébés, alors que sa capacité est de 118 sièges. Vingt-et-un passagers non enregistrés se trouvaient aussi à bord. La compagnie Hewa Bora est mise en cause pour avoir non seulement tripatouillé dans l'immatriculation de cet avion vieux de 46 ans, mais aussi aligné un pilote non qualifié pour ce type d'appareil.
Le rapport émet plusieurs griefs à l'égard de la Régie des Voies aériennes (RVA), notamment d'avoir communiqué au pilote des données météorologiques erronées, l'utilisation des contrôleurs aériens sans licence et le manque de plans de sûreté dans les aéroports. Il est reproché à l'Autorité de l'aviation civile beaucoup de choses, notamment la complaisance dans l'octroi de l'immatriculation définitive (9Q-COP) à cet avion en location et la surcharge de l'appareil avec 120 passagers à bord au lieu de 118.
Le rapport reproche enfin à la Direction générale de migration (DGM) une complaisance dans les formalités migratoires. Bien qu'ayant proposé des sanctions pour les uns et les autres, la commission attend le résultat de l'analyse des boîtes noires pour faire un rapport final. A la suite de cet accident, le ministère congolais des Transports a suspendu le 13 juillet la compagnie Hewa Bora.
Interrogé par l'agence BELGA, le directeur de HBA, Stavros Papaioannou, a répondu par un commentaire sibylin. "Plus haut monte le singe dans l'arbre, mieux on voit son c..", a-t-il indiqué dans un courriel. (belga/mb)

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