(Xinhuanet 01/12/2012) TUNIS-- L'intérêt suprême de la Tunisie exige actuellement
un gouvernement réduit et formé de compétences notamment au niveau des
départements liés au développement et aux dossiers socio-économiques, a indiqué
le chef d'Etat tunisien Mohamed Moncef Marzouki dans un discours télévisé
diffusé vendredi soir.
S'adressant au peuple tunisien suites aux derniers
événements dans la région de Siliana (Nord-ouest), M. Marzouki a estimé qu'" il
s'avère urgent de lancer une commission d'investigation pour identifier les
responsabilités derrières les derniers incidents de Siliana.
Le président
tunisien n'a pas caché ses craintes quant au caractère répétitif de ces
incidents dans plusieurs régions de la Tunisie. "Cela risque de menacer l'avenir
du pays, l'avenir du peuple et de la révolution".
Le chef d'Etat tunisien
a exprimé son soutien aux revendications "légitimes" des habitants de Siliana et
sa préoccupation quant à la situation difficile qu'ils sont en train de
vivre.
Les derniers incidents dans la région de Siliana "sont
regrettables", a-t-il ajouté tout en formulant son espoir de voir les blessés
des deux côtés (manifestants et agents de sécurité) se rétablir dans les plus
brefs délais.
Dans le but de mettre en place un Etat stable pour les cinq
prochaines années, le président Marzouki a appelé la Constituante à accélérer le
rythme de la finalisation de la Constitution et des préparatifs aux prochaines
élections et donner la parole au peuple avant l'été prochain.
En tant que
partenaire au pouvoir en Tunisie, M. Marzouki a confirmé sa responsabilité aux
côtés du gouvernement derrière ce qui se passe en Tunisie et l'incapacité de
répondre aux revendications des citoyens.
Selon le président Marzouki,
"le vif du sujet se manifeste sur deux niveaux à savoir les attentes des
citoyens et leurs revendication d'un côté, et le rendement du gouvernement et sa
capacité à satisfaire ces attentes".
Actuellement, a insisté M. Marzouki,
"les défis majeurs et profonds à relever sont la lutte contre le chômage,
l'impulsion du développement régional, le rétablissement de la justice, l'
amélioration de la situation de la catégorie ouvrière, le renforcement des
droits socio-économiques de la femme". Le rendement du gouvernement n'a pas
réussi à être "à la hauteur des principales aspirations des Tunisiens", pour
reprendre les expressions du chef d'Etat tunisien.
La défaillance, a
expliqué M. Marzouki, se manifeste essentiellement au niveau du retard dans la
poursuite des corrompus qui se trouvent actuellement en liberté, en plus des
projets de développement prévus dans les régions et qui n'ont pas encore été
démarrés.
Le président tunisien a estimé que la lutte contre le chômage
dans les régions n'est pas la seule responsabilité du gouvernement. Toutefois,
M. Marzouki a appelé le gouvernement à s'engager plus rapidement dans des
réformes profondes à tous les niveaux mais essentiellement à poursuivre les
symboles de l'ancien régime.
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