mercredi 12 décembre 2012

Bozizé se prépare déjà pour 2016

(Afrique 7 12/12/2012)

Le bruit court que le président centrafricain organiserait déjà ses troupes pour préparer sa prochaine réélection en 2016. Après environ une décennie à la tête de la république centrafricaine, François Bozizé compte bien renouveler sa candidature pour la présidence de son pays. Le mois passé, il avait organisé une séance de travail avec les députés de son obédience politique, le KNK, parti au pouvoir.
Il s’agissait de réfléchir sur son éventuelle candidature aux prochaines présidentielles dans 4 ans. L’homme fort de Bangui envisagerait donc de briguer un troisième mandat et serait prêt à lancer une révision de la constitution pour arriver à ses fins. En effet pour réussir ce coup de force, le président sera obligé de faire revoir les articles 24 et 108 de l’actuelle constitution. Dans sa forme d’aujourd’hui, les textes stipulent que le nombre et la durée des mandats présidentiels ne sont pas révisables. Dès lors le président centrafricain devra violer une constitution qui jusque là ne lui posait pas problème. Une stratégie ingénieuse a été élaborée par les matières grises de son entourage immédiat. Il s’agirait de noyer le poisson dans d’autres formes de révisions constitutionnelles. Des sources proches du KNK parlent d’une révision qui proposera plusieurs nouvelles dispositions telles que la création d’un sénat, l’abolition de la peine de mort ou encore la réforme du code électorale.
Au regard de la classe politique du pays, une telle initiative pourrait aboutir avec succès. Ayant une influence certaine sur une bonne partie de l’assemblée et des moyens financiers considérables, la présidence pourrait bien réussir ce pari, accordant ainsi au défaiseur d’Ange Felix Patassé, un quinquennat de plus, voir une décennie ou plus. De plus après le fiasco des primaires de la droite française les africains sont moins enclin à recevoir des leçons de la part des anciens colons. Les observateurs internationaux commencent déjà à poser les yeux sur l’annonce lointaine d’une élection en Afrique qui pourrait être plus agitée que prévu.

Philippe Omotundo
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