(Xinhuanet 14/12/2012)
CONAKRY-- La fixation d'une nouvelle date électorale par le président de la Commission électorale nationale indépendante (CENI) a provoqué un tollé général et une polémique parmi les acteurs politiques guinéens.
Les leaders du Collectif des partis politiques pour la finalisation de la transition et de l'Alliance pour la démocratie et le progrès (ADP), ont rejeté aussitôt cette date, sous prétexte qu'elle est fixée de façon unilatérale et sans concertation entre les cinq membres du bureau exécutif de la CENI, encore moins en présence de tous commissaires au cours de la plénière.
Le porte-parole du collectif et de l'ADP Aboubacar Sylla a dénoncé par voie de presse cette attitude du président de la CENI qui semble deviner le doute et l'incertitude sur le processus électoral en terme de transparence et de crédibilité, au niveau national et international.
Pour lui, aucune date pour la tenue des élections législatives ne sera acceptée par la classe politique de l'opposition si les questions fondamentales à caractère éminemment politique ne sont pas résolues à la satisfaction des uns et des autres.
Au nombre des questions, M. Sylla a cité le remplacement de l'opérateur du recensement électorale Waymark, dont la mission est d'établir un fichier électoral fiable et débarrasser de toute anomalies, conformément aux recommandations d'experts électoraux.
Pour l'opposition, le contrat de travail ficelé entre le pouvoir en place et cette société sud-africain ne répond pas aux critères des normes internationales d'appel d'offre.
Au delà de cette question, les membres du collectif et de l'ADP ont brandi aussi le vote des Guinéens de l'extérieur, qui ont un droit de vote pour la désignation des députés au sein de la nouvelle Assemblée nationale. Ils ne comptent donc pas négocié avec le pouvoir sur cette question du vote des Guinéens vivants hors du pays et dont le poids électoral n'est pas à négliger.
Les dix commissaires électoraux désignés par l'opposition au sein de la nouvelle CENI ont manifesté leurs désaccords vis-à-vis de la publication de la date des élections par leur président, sans la tenue d'une plénière pour valider le chronogramme.
Dans une déclaration publiée jeudi, ces dix commissaires se disent trahis par le président de la CENI qui pose des actes n'obéissant pas aux principes cardinaux de fonctionnement de l'Institution.
Pour eux, tous les 25 commissaires de la CENI devraient d'abord travailler sur un certain nombre de problème de fond à propos du processus électoral avant de faire proposition d'une éventuelle date.
C'est pourquoi, disent-ils, l'assemblée générale de la CENI avait décidé de tenir une retraite pour étudier les paramètres liée aux élections et de sursoir à toute décision sur le chronogramme et sur l'opérateur technique en charge du fichier électoral, avant le 22 décembre prochain.
Ils estiment que cette façon peu orthodoxe du président de la CENI devient un obscur pour la CENI qui, à sa naissance, était porteuse de l'espoir renaissant et convergent des Guinéens tout entier.
"C'est la preuve tangible de la mise sous tutelle de la CENI, ce qui porterait gravement atteinte aux idéaux de paix, de justice et de démocratie dans notre pays", selon le communiqué.
Face à une telle situation qu'ils jugent inacceptable tant dans sa forme que dans son contenu, les signataires de la présente déclaration se dégagent ainsi de toute responsabilité vis-à-vis de la date annoncée par leur président.
Du coté de la mouvance présidentielle, les leaders des partis alliés au RPG-Arc-en-ciel (parti au pouvoir) adhérent à la décision du président de la CENI et acceptent ainsi la date du 12 mai fixée pour la tenue des élections législatives.
"Nous, de la mouvance présidentielle, nous estimons qu'il faut faire confiance à la CENI qui est l'organe chargé de l'organisation des élections politique dans notre pays, conformément aux dispositions de notre constitution", a déclaré Alhousseny Makanera Kaké de la mouvance présidentielle, joint au téléphone par Xinhua.
Pour ce faire, il a invité les leaders politiques guinéens à s'accorder sur cette date afin d'aller vers les élections et sortir le pays de l'ornière.
La divergence de vue sur l'opportunité ou non de cette nouvelle date électorale ouvre déjà la boite de pandore qui risque de porter un préjudice sérieux au processus électoral guinéen et par conséquent à la démocratisation du pays.
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