(Xinhuanet 14/12/2012)
OUAGADOUGOU-- Le Collectif des organisations démocratiques de masse et de partis politiques (CODMPP) a commémoré, jeudi à Ouagadougou, le 14e anniversaire de l'assassinat du directeur de publication du journal « L'Indépendant », Norbert Zongo, assassiné le 13 décembre 1998.
A cette occasion, les militants du Collectif et des représentants d'organisations indépendantes de droit de l'homme qui se sont retrouvés au cimetière de Gounghin (Ouest de la ville) ont déposé une gerbe de fleurs sur la tombe de Norbert Zongo et de ses compagnons d'infortune.
Outre Norbert Zongo et ses trois compagnons d'infortune, un hommage a été rendu à l'élève Flavien Nébié tué au cours d'une manifestation d'élèves le 6 décembre 2000 qui réclamaient justice pour Zongo. Les militants ont également déposé une gerbe de fleur sur sa tombe.
Portant des foulards et des brassards noirs en signe de deuil et pour rendre hommage au journaliste assassiné, les manifestants se sont ensuite retrouvés à la Bourse du travail (centre-ville) pour un meeting et demander justice pour Norbert Zongo.
Le président de l'association des journalistes du Burkina ( AJB), Jena Claude Méda a fait remarquer qu'aujourd'hui, quatorze ans après, ils sont là par devoir de mémoire et en témoignages de leur engagement et de leur persévérance dans la poursuite de la lutte pour la lumière et la justice sur le dossier Norbert Zongo et de ses compagnons.
Le Collectif contre l'impunité dit être dans les rues pour réclamer vérité et justice pour les suppliciés de Sapouy, mais aussi pour toutes les victimes de crimes économiques et de sang.
Convaincu qu'avec la mobilisation, la justice finira par être faite sur ce dossier, M. Méda a dit que les militants et sympathisants du Collectif sont aussi convaincus que ni le temps, ni les manoeuvres diverses n'auront en rien raison du dossier Norbert Zongo.
« Aujourd'hui encore, tes confrères d'ici et d'ailleurs renouvellent leur engagement et leur détermination à garder vivace en mémoire et à poursuivre ton oeuvre de journaliste engagé pour la justice, la défense des faibles et des sans voix », a conclu M. Méda.
Soulignant que 14 ans après, le peuple est toujours debout, la pression est toujours là, le président du Collectif, Chrysogone Zougmoré a, pour sa part, expliqué que l'élément nouveau de cette commémoration, c'est la saisine de la Cour africaine des droits de l'homme et des peuples par le Mouvement burkinabè des droits de l'homme et des peuples (MBDHP, membre du Collectif).
« Nous avons introduit la communication-plainte le 11 décembre 2011 et nous avons fait un long travail sur toute l'année 2012; le gouvernement burkinabé a reçu la notification en février 2012 et si tout se passe bien, le dossier devra passer à Arusha ( Tanzanie) au premier semestre 2013 », a-t-il souligné.
Un leader du Collectif, Me Bénéwendé Sankara a fait remarquer que le Collectif n'en sera pas là aujourd'hui, si au plan interne, les juridictions burkinabés étaient crédibles et suffisamment indépendantes.
Optimiste quant à la manifestation de la vérité malgré le non-lieu de la justice burkinabé sur ce dossier, Me Sankara a dit qu'il faut explorer toutes les pistes en vue de la manifestation de la vérité en se donnant des chances de la voir se réaliser.
« Le dossier est imprescriptible et nous, nous pensons que dans l'un ou dans l'autre cas de figure, le droit sera dit au Burkina », a-t-il prévenu.
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