ABIDJAN, 24 décembre (Xinhua) -- Des événements de ces dernières semaines laissent entrevoir une décrispation politique en Côte d'Ivoire, selon l'avis des observateurs.
Après plusieurs mois de silence, le gouvernement ivoirien et l'opposition se sont résolus à renouer le dialogue qu'ils avaient entamé quelques mois auparavant.
Un dialogue politique a été ainsi amorcé de nouveau entre le ministre ivoirien de l'Intérieur Hamed Bakayoko et les partis politiques de l'opposition membres du Cadre permanent de dialogue (CPD) le 17 décembre dernier."Ce dialogue a pour but d'aplanir les divergences. Nous avons prévu de nous retrouver en groupe de travail restreint pour examiner les différentes préoccupations", a expliqué le ministre Hamed Bakayoko.
"Les discussions sont toujours franches et très productives au sens où l'on ne peut pas être d'accord avec tout, mais elles finissent toujours par des choses pratiques et concrètes", avait indiqué pour sa part le porte-parole des partis de l'opposition membres du CPD, Kabran Appiah.
"L'objectif est que nous puisions nous mettre au travail pour regarder les questions que nous avons soulevées telles que la recomposition de la Commission électorale indépendante (CEI) et le financement des partis politiques", avait-il ajouté.
La libération des détenus pro-Gbagbo qui constituait l'une des préoccupations majeures des partis de l'opposition vient d'avoir un résultat positif avec la décision de la justice ivoirienne d'accéder à la requête des avocats des prisonniers proches de l'ex-président.
Jeudi, huit d'entre eux dont l'ancien Premier ministre de l'ex-président Gbagbo, Gilbert Aké Ngbo, ont obtenu la liberté provisoire.
UNE BOUFFE D'OXYGÈNE
De l'avis du président du Réseau panafricain des jeunes démocrates (REPAJED) constant Assoa, cette libération intervient comme une bouffée d'oxygène pour les partisans de l'ancien chef de l'Etat.
"Ces mesures de liberté provisoire, accordées juste avant les fêtes de fin d'année, marquent une volonté d'apaisement de la part du régime du président Alassane Ouattara", a estimé M. Assoa.
Pour sa part, le ministre ivoirien de la Justice Gnénéma Coulibaly déclare qu'il s'agit d'une action à saluer.
"Les magistrats ont travaillé en toute indépendance, et il est heureux de constater cette coïncidence avec le souhait de la population de voir la réconciliation prendre dorme en Côte d'Ivoire", a noté le ministre.
FAVORISER LA RÉCONCILIATION
Tout comme des acteurs de la société civile, des leaders pro-Gbagbo ont également salué la libération des détenus proches de l'ancien président, indiquant que cet élan de la main tendue du gouvernement ivoirien peut favoriser la réconciliation.
"C'est une liberté provisoire, cependant, nous sommes satisfaits. Nous demandons au gouvernement d'aller plus loin et de faire des efforts supplémentaires pour libérer nos autres camarades", a énoncé le porte-parole et secrétaire général du Front populaire ivoirien (FPI, parti de l'ex-président Laurent Gbagbo), Richard Kodjo.
Pour lui, il s'agit de conditions minimales pour réussir la réconciliation.
Le climat politique ivoirien avait connu un regain de tensions à la suite d'attaques parfois meurtrières perpétrées par des inconnus armés contre les forces de sécurité et des sites stratégiques.
Le gouvernement avait imputé ces attaques aux partisans de l'ex-président Laurent Gbagbo, ce que ceux-ci avaient démenti.
Pour certains observateurs, une décrispation urgeait dans ce contexte "tendu" entre le pouvoir et l'opposition, afin de donner une nouvelle chance au processus de réconciliation en cours.
Publié le 2012-12-24 13:11:52
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