(20 minutes 19/12/2012)
DIPLOMATIE - François Hollande se rend à Alger et à Tlemcen pour une visite d'Etat très délicate...
Il ne battra pas le record de Nicolas Sarkozy qui avait embarqué près de 300 personnes lors d'un voyage en Chine en 2008. Mais il sera bien accompagné. En partant avec une dizaine de ministres (Valls, Montebourg, etc.), une kyrielle de chefs d'entreprises (France télécom, Alstom) et plus de 200 personnes dans sa délégation (dont l'acteur Kad Merad ou encore l'historien Benjamin Stora), François Hollande arrivera les bagages bien remplis ce mercredi en Algérie.
Cette deuxième visite d'Etat du quinquennat, après la Pologne, sera bien sûr marquée par l'histoire douloureuse entre les deux pays. Un passé «impossible à occulter», selon une source élyséenne, qui rappelle que le président a reconnu la responsabilité de la République dans la «sanglante répression» du 17 octobre 1961. «François Hollande a fait des gestes. Il est conscient de ce passé douloureux, il ne s'agit pas de l'évacuer», poursuit la cellule diplomatique.
Symboles
Discours devant le palais des Nations, dépôt d'une gerbe au Mémorial du martyr, un monument aux morts de la guerre d'indépendance algérienne, recueillement au cimetière chrétien de Bologhine… L'Elysée a jalonné le séjour de moments symboliques. Hollande ira-t-il jusqu'à demander pardon pour la guerre d'Algérie? «La question de la repentance est une fausse question. Il faut plutôt avancer sur la vérité des faits», confie un proche du président. François Hollande se recueillera ainsi sur la tombe de Maurice Audin, un mathématicien pacifiste disparu après avoir été arrêté par l'armée française en 1957. Le président s'est déjà engagé à ouvrir les archives de ce dossier et devrait le réaffirmer en Algérie.
«Il a une position cartésienne sur les sujets mémoriels, pas comme Sarkozy qui est resté prisonnier de sujets qui fâchent», positive Abdelhamid Si Afif, un des dirigeants du FLN qui avait reçu Hollande lors de ses visites en 2006 et 2010. L'Elysée explique vouloir construire une relation gagnant-gagnant entre les deux pays, notamment au niveau économique. Pas moins de quinze contrats pourraient être signés (lire ci-dessous). «Il faut laisser à la génération d'après un terrain déblayé. Nous avons besoin des investissements français, car un Algérien qui a du travail ici n'aura pas envie d'émigrer», conclut Majid, Algérois.
Matthieu Goar
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