(BBC Afrique 03/12/2012)
Ces deux scrutins ont valeur de test un an et demi après les
troubles qui ont ébranlé le régime du président Blaise Compaoré au pouvoir
depuis 1987.
C'est la première fois que des élections couplées sont
organisées.
Autre première: l'enrôlement biométrique.
Une exigence
de la classe politique et de la société civile dans la longue quête de scrutins
transparents, et crédibles pour éviter toutes contestations pouvant provoquer
des lendemains électoraux agites.
2015, fin du dernier mandat de
Compaoré?Ce sont les dernières élections avant 2015, terme du dernier mandat du
président.
L'ancien frère d'armes de Thomas Sankara a été réélu en
novembre 2010 avec plus de 80% des suffrages.
Certains le soupçonnent de
vouloir passer le relais à son frère cadet François Compaoré.
Ce dernier
candidat aux législatives dans la capitale, Ouagadougou, est depuis plusieurs
mois le nouvel homme fort du CDP, le Congrès pour la démocratie et le progrès,
au pouvoir.
Pour le parti au pouvoir, il s'agit de s'assurer une majorité
confortable pour le cas échéant, faciliter une éventuelle modification de
l'article 37 de la constitution pour permettre au président Compaoré de briguer
un autre mandat en 2015.
Si cela pouvait se faire sans avoir à courtiser
outre mesure les amis de la mouvance presidentielle, ce serait sans doute tant
mieux pour le CDP.
Opposition désunie mais déterminéeMais l'opposition ne
se présente sans doute pas en victime résignée à ces élections.
Les vieux
baroudeurs comme les jeunes loups aux dents longues se disent prêts à barrer la
route au parti au pouvoir en 2015, que ce soit avec Blaise Compaoré ou un
dauphin.
L'autre enjeu de ces élections couplées est le plus que probable
renforcement de la présence féminine dans l'hémicycle et dans les conseils
municipaux.
Les femmes ont, il est vrai, bénéficié d'un coup de pouce de
la loi qui faisait obligation aux partis politiques de présenter des listes
comprenant 30 pour cent de candidats de l'un ou l'autre sexe.
Tous ne s'y
sont pas pliés, les femmes n'ont pas toujours bénéficié des meilleurs
positionnements sur les listes mais la configuration de l'assemblée et des
conseils municipaux s'en trouvera sans doute modifiée.
Le Burkina a été
secoué entre février et juin 2011 par des contestations nombreuses et parfois
violentes, en particulier des mutineries de militaires - accompagnées de
pillages - qui ont confronté le régime du président Blaise Compaoré à une crise
sans précédent.
Les procès des mutins ont commencé fin
novembre.
Blaise Compaoré a joué le rôle de médiateur dans des crises
régionales, notamment en Côte d'Ivoire et en Guinée, et actuellement au
Mali.
L'économie a pâti de la crise ivoirienneLe pays essentiellement
agricole est confronté à des crises alimentaires chroniques.
La moitié de
sa population (46%) vit avec moins d'un dollar par jour.
L'économie a
souffert des répercussions de la crise en Côte d'Ivoire, l'essentiel des
marchandises transitant par le port d'Abidjan.
Poussé par les cours
mondiaux, l'or est devenu en 2009 le premier produit d'exportation du pays
(environ 46% des recettes totales), supplantant le coton.
Premier
producteur de coton d'Afrique subsaharienne, il s'est lancé en 2010 dans une
production à grande échelle de coton génétiquement modifié.
Dernière mise
à jour: 3 décembre, 2012 - 08:45 GMT
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