(Misna 03/12/2012)
Le gouvernement de l’Etat du Borno (Nord-est) a appelé les
habitants à dénoncer les arrestations arbitraires effectuées par un corps
d’élite de l’armée, actuellement engagé dans une offensive contre le groupe
rebelle Boko Haram, confirme à la MISNA monseigneur Oliver Dashe Doeme, évêque
du diocèse local de Maiduguri.
Tel que l’indique également le quotidien
nigérian Daily Trust, la position du gouvernement du Borno doit être rattachée
au nombre croissant d’arrestations parmi les jeunes âgés de 15 à 35
ans.
Pendant une conférence de presse tenue dans la ville de Maiduguri,
capitale de l’Etat, le ministre de la Justice, Kaka Shehu Lawan, a soutenu jeudi
que son gouvernement avait formé un “comité pour les droits des habitants”,
chargé de renforcer leur protection contre d’éventuels abus.
Selon Mgr.
Doeme, les cas d’arrestations arbitraires pourraient découler tant d’”excès”
commis par les militaires que des “difficultés objectives” qui existent pour
identifier les miliciens de Boko Haram, auteurs d’attentats et de violences.
“Les partisans de ce groupe armé sont infiltrés au sein de la population –
rappelle le religieux – et c’est cela qui augmente nécessairement les marges
d’abus et d’erreur”.
Ancré dans le Nord du Nigeria, majoritairement
musulman, Boko Haram soutient se battre pour l’application de la loi islamique
sur tout le territoire national. Indépendamment de son objectif déclaré,
toutefois, le groupe armé tire la plupart de sa force de la pauvreté et du
chômage diffus, surtout au sein des populations des régions du Nord. Selon
certaines estimations, les attaques et les attentats imputés à Boko Haram
auraient provoqué plus de 1400 victimes depuis 2010. Bien que certains de ses
membres aient récemment proposé d’entreprendre des négociations indirectes avec
le régime, l’évêque confirme que, du moins à Maiduguri, les forces de l’ordre
misent quant à elles sur la répression.
(VG/CN)
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