mardi 24 mai 2011

R.D.C. - Un chef rebelle conditionne sa reddition aux FARDC dans la province Orientale (PAPIER GENERAL)

(Xinhuanet 24/05/2011)

KINSHASA -- Le major Luc Yabili, commandant du groupe rebelle « Maï-Maï » réfugié dans la forêt de la localité d'Opienge, dans le territoire de Bafwasende, à 262 kilomètres à l' est de Kisangani, chef-lieu de la province Orientale de la République démocratique du Congo (RDC), sollicite pour sa reddition aux FARDC, la création d'une zone tampon placée sous la surveillance de la Mission de l'ONU pour la stabilisation du Congo (MONUSCO), en vue sécuriser sa sortie et celle de ses hommes.
Le chef rebelle Luc Yabili a fait cette demande dans une lettre remise à la délégation des notables du territoire de Bafwasende qui lui avait été envoyée par les chefs coutumiers et qui l'a rencontré dans son fief d'Opienge pour négocier sa reddition, selon les dires lundi de l'un des chefs coutumier s'exprimant sous le couvert de l'anonymat.
Dans sa lettre, le major rebelle Yabili précise que cette zone tampon soit située entre la collectivité de Balobé et le poste d' Etat d'Opienge, où sont présentement concentrés les militaires des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC).
Le chef rebelle exige également la sécurisation de son escorte par la Monusco de Balobé à Kisangani, la restauration de l' autorité de l'Etat à Balobé et à Opienge, le remplacement des garde-parcs actuels dans le parc national de Maiko, qu'il qualifie des braconniers, par un personnel formé, la prise en charge de 8. 875 personnes qui vivent avec lui dans la collectivité de Etadile 2, son lieu de retranchement.
Pour prouver sa bonne foi, Luc Yabili a remis à la délégation des notables de Bafwasende, partie pour négocier avec lui, 127 personnes, un geste qu'il détenait en otage.
Avant la délégation des notables de Bafwasende, des représentants de la Monusco et des FARDC, venus de Kisangani, avaient discuté, pendant quatre jours à Opienge, avec un émissaire de Luc Yabili.
C'est à l'issue de ces discutions qu'il avait été recommandé au chef d'encadrement de poste d'Etat d'Opienge de se rendre incessamment en forêt pour rencontrer ce leader Maï-Maï, tâche accomplie par les notables de Bafwasende bénéficiant de la confiance du commandant rebelle.
L'accord de reddition est l'aboutissement des démarches entreprises par les notables de Bafwasende depuis octobre dernier sous la houlette des autorités politico-administratives territoriales pour inviter ce chef rebelle au dialogue.
Cette information a été confirmée par le ministre provincial de l'Intérieur qui a déclaré à la presse être au courant des conditions posées par le commandant rebelle Luc Yabili.
Il a ajouté que le gouverneur de province vient de saisir le gouvernement central « de qui relève de la question de la défense nationale ».
OPPOSITION DES FARDC
Cependant, l'initiative serait mal appréciée par le commandant de la 9ème région militaire basée à Kisanganei, le général de brigade Jean-Claude Kifwa, pour qui Luc Yabili reste un ennemi à déloger de force de son retranchement.
«S'il y a des négociations qui sont en cours, en tout cas, ce sont des négociations qui sont faites en dehors de l'armée. En tant que commandant région militaire, je fais un appel à l' interdiction de la démarche », avait-il lancé il y a quelques jours.
Le général Kifwa se demande « comment les notables pouvaient- ils entreprendre des contacts avec l'ennemi sans que les militaires qui sont déployés ne soient pas au courant, faisant allusion à l'ignorance de la démarche par les militaires FARDC basés à Opienge.
Le commandant de la 9ème région militaire estime que «le temps de négociation est révolu ». « Je dis que je vais mener des opérations. Je vais ordonner qu'on puisse continuer les opérations de ratissage», avait-il souligné pour marquer son indignation d' avoir été tenu à l'écart des négociations pendant longtemps, alors qu'il a déjà planifié le délogement du chef rebelle et de ses troupes.

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