mardi 31 mai 2011

Gabon : Mba Obame André n’a jamais réuni toutes les conditions pour accéder à la Présidence

(Infos Gabon 31/05/2011)

Libreville – Le chaos politico social vers lequel nous tendons tout doucement mais sûrement invite à recadrer et préciser les choses tant qu’il n’est pas encore trop tard. C’est pourquoi, nous allons à nouveau paraphraser Louis Gaston Mayila qui disait à juste titre : « pour résoudre un problème, il est souvent mieux d’analyser les causes avant les conséquences ».
C’est dire qu’il faut revisiter scrupuleusement les mécanismes qui nous ont conduit à la situation anomique qui nous guette au Gabon.
Mba Obame André n’a jamais réuni toutes les conditions pouvant lui permettre d’accéder à la présidence de la République de notre pays. Donc, on peut conclure qu’il a tout simplement perdu l’élection présidentielle d’août 2009. C’est une réalité et le constat pouvant être réalisé sur le terrain nous le prouve à suffisance.
Pour comprendre l’état d’esprit qui a séjourné dans chaque citoyen gabonais à la suite du décès du président Omar Bongo Ondimba jusqu’à la prestation de serment d’Ali Bongo Ondimba, il faut un temps soit peu regarder le passé politique du Gabon. Et savoir que les mêmes causes ont toujours produit les mêmes effets.
Il est totalement illusoire voire démagogique de penser que les mécanismes de gestion qui ont servi à Omar Bongo Ondimba de se maintenir à la tête de l’Etat puissent s’ébranler brusquement une fois que son corps aurait épousé la terre de nos ancêtres. Aussi, il sied de citer une partie du discours du 16 octobre 2010 du Président de la République qui disait : « Prenons soins de nos pensées parce qu’elles deviennent des mots. Prenons soin de nos mots parce qu’ils deviennent des actions. Prenons soin de nos traditions et de habitudes parce qu’elles forment notre culture. Prenons soin de notre culture parce qu’elle forme notre destin ».
En d’autres mots, on peut simplement dire que tout ce que nous posons comme acte (positif ou négatif) conditionne le devenir ou l’avenir de notre pays. C’est certainement l’occasion idoine de rappeler à quelques leaders politiques de notre pays que notre passé et notre passif finissent toujours par nous rattraper tôt ou tard.
Pendant de nombreuses décennies, certains compatriotes, excellant même quelques fois dans le zèle irrévérencieux et dans un géni plus qu’impressionnant, s’étaient très souvent et volontairement rendu complices de la mise en place des mécanismes visant à garantir à Omar Bongo Ondimba et son système une présence quasi éternelle à la tête du Gabon. Ce qui a bien fonctionné puisque l’objectif visé a été atteint : Omar Bongo Ondimba est mort en étant Chef d’Etat en exercice. C’est dire que la machine était bien huilée et bien entretenue pour qu’il n’en soit jamais autrement du système démocratique du Gabon.
Cependant, le prédécesseur d’Ali Bongo Ondimba n’étant plus, son système de fonctionnement a néanmoins continué de bien tourner mais cette fois ci à la défaveur de ceux qui jadis l’avait toujours enraciné de manière acharnée dans notre conception de la gouvernance. De ce fait, il est alors difficile voire impossible d’inviter l’incohérence à s’installer où la cohérence n’avait pas l’air d’être un défaut de pensée ou de fabrication.
Et c’est justement ce qui justifie le second échec de Mba Obame André qui ne cesse de revendiquer en vain et avec insistance une quelconque victoire de l’élection présidentielle anticipée du 30 août 2009. Son premier échec fut justement celui de penser que les élections pouvaient se faire autrement quand bien même tous les ingrédients étaient réunis pour que les évènements se déroulent comme ils se sont toujours passés.
Il ne serait nullement inopportun de dire à nouveau que les mêmes causes produiront toujours les mêmes effets. Que Mba Obame André et ses amis, pour qui le principal problème du Gabon serait le verdict de l’élection présidentielle du 30 août 2009 prononcé par la Cour Constitutionnelle, sachent que le bouclier qui garantissait la sauvegarde du pouvoir n’avait pas suivi Omar Bongo Ondimba dans la tombe. Et que malgré son géni politique à haranguer les foules et à foisonner des adhérents à sa candidature, ni les populations et encore moins les autorités publiques ne pouvaient prendre le risque de se lancer vers une nouvelle inconnue.
Autrement dit, les bases posées par les collaborateurs d’Omar Bongo Ondimba pour favoriser la même élite n’ont fait qu’entrer dans la ligne des préalables de victoire existants. Donc, Mba Obame André ne pouvait nullement espérer gagner cette élection et c’est ce qui explique son absence à la tête du pays. Tandis que ce ne fut nullement le cas pour le Président Ali Bongo Ondimba. De cette vision de la situation, nous fûmes confrontés à l’éternel combat de l’idéalisme et du réalisme. Mais hélas, c’est le second concept qui prend très souvent le dessus sur le premier. Et nous y sommes.
Cependant, il ne serait de trop si nous rappelons une phrase très importante et très intéressante qui dit : « le charlatan qui a donné la maladie est également celui qui peut l’enlever ». En des termes plus clairs, nous constatons qu’à travers leurs diverses actions, les dissidents du PDG regroupés au sein de l’Union Nationale détruisent progressivement l’état d’esprit qui avait prévalu durant l’élection présidentielle et de ce fait, ils créent de nouvelles conditions qui empêcheront avec certitude que les scenarii qui avaient été observés le 30 août 2009 ne se reproduisent à l’identique. C’est un travail laborieux qui nécessite une réflexion de fond et une stratégie peaufinée régulièrement.
C’est pourquoi, il nous faut bâtir dans la majorité des stratégies encore plus ingénieuses qui pourront favoriser notre victoire à la prochaine élection présidentielle ou qui pourront créer toutes les conditions pour que la victoire soit de notre camp en 2016. Soulignons au passage que les mouvements dans les pays arabes et la crise en Côte d’Ivoire ont profondément inspiré les autres pays et peuples d’Afrique. La balle est dans notre camp, à nous de jouer.

Par Télesphore OBAME NGOMO
FIN/INFOSGABON/TON/2011
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