(Afriscoop 23/05/2011)
(AfriSCOOP Abidjan) — Pour dissiper les gros nuages de suspicion apparues tout récemment dans le ciel des relations ivoiro-ghanéennes à la faveur de la crise post-électorale ayant secoué six mois durant la Côte d’Ivoire, et suite à laquelle de nombreux partisans du président sortant Laurent Gbagbo sont réfugiés au Ghana, d’où ils prépareraient « un putsch », selon une opinion ivoirienne, le président ghanéen John Atta Mills a multiplie des actions de charme vis-à-vis du nouveau pouvoir d’Abidjan.
Si assister personnellement à l’investiture d’un homologue nouvellement élu est l’honneur évident que tout président invité aurait fait à Alassane Ouattara, John Atta Mills avait une raison bien particulière en se rendant samedi en Côte d’Ivoire, voisine à son pays.
Le président ghanéen tenait à rassurer de vives voix le nouveau président du « pays frère et ami » de longues dates que le Ghana ne saurait abriter de présumés putschistes proches de l’ancien président Laurent Gbagbo.
Il le lui avait déjà fait savoir la semaine ayant précédé l’investiture par l’intermédiaire de son ambassadeur en Côte d’Ivoire et de son vice-ministre de l’Information Samuel Okudzeto Ablakwa, mais le répéter à une occasion solennelle avec à la clé des échanges en privé, de chaudes poignées de mains et une photo pour la postérité n’était pas chose de trop.
Assuré Alassane Ouattara de sa bonne foi à entretenir une relation cordiale et une coopération bilatérale saine auront nécessité de John Atta Mills qu’il chuchote en public quelques paroles à l’oreille du président ivoirien.
Ce n’est pas tout, le Ghana a sollicité et obtenu du comité d’organisation de la cérémonie d’investiture qu’elle lui accorde de jouer une part historique dans le protocole des honneurs du chef d’Etat ivoirien.
Ainsi l’histoire retiendra que de façon exceptionnelle un détachement de seize militaires « venus spécialement du Ghana » selon le gouvernement ivoirien, a exécuté avec un autre détachement ivoirien cent un (101) coups de canon, une façon « pour le peuple ivoirien de dire au monde entier qu’il a un nouveau président ».
Alassane Ouattara chef suprême des armées peut être également rassuré par cette symbolique militaire que l’armée de John Atta Mills s’engage à garantir la prospérité de son règne (un mandat constitutionnel d’une durée de cinq ans renouvelable), placé sous le signe de la « Renaissance ».
John Atta Mills est un ami de longues dates de l’ex-président Laurent Gbagbo, ce dernier, disait le Ghanéen, avait apporté un « soutien total » à son parcours politique jusqu’à son accession au pouvoir en janvier 2009.
Atta Mills le lui rendant de fort belle manière avait effectué une visite d’amitié de vingt heures en Côte d’Ivoire, pour apporter son soutien au candidat Laurent Gbagbo alors en pleine campagne pour le scrutin présidentiel des 31 octobre et 28 novembre 2010.
Quand une crise post-électorale se déclenche à la suite de la contestation des résultats électoraux du second tour de la présidentielle, le Ghana se tient derrière Laurent Gbagbo, proclamé « président élu » par le Conseil constitutionnel. Or, la Commission Électorale Indépendante (CEI) avait désigné Alassane Ouattara « vainqueur », puis reconnu par la quasi-totalité de la communauté internationale.
lundi 23 mai 2011 par La Rédaction AfriSCOOP à Abidjan ©
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