mardi 31 mai 2011

CAMEROUN - Election présidentielle: fin de parcours pour Paul Biya un lion… domptable ?

(Aurore Plus 31/05/2011)

Les grands de ce monde ont décidé de mettre un terme au long règne du chef de l’Etat par tous les moyens y compris par la… force. Le droit d’ingérence politique est une donnée à ne pas négliger. I- Le chant du cygne Il n’est point besoin d’être devin ou magicien pour comprendre que la longue carrière politique de Paul Biya touche à sa fin. Aurore Plus n’a pas attendu la lettre d’Hilary Clinton Secrétaire d’ Etat américain (ministre des Affaires étrangères) écrite au peuple camerounais ou celle de son président Barack Obama, adressée à son homologue camerounais pour comprendre que les carottes sont désormais cuites pour Paul Biya.
Dans nos dernières éditions, nous avons pu démontrer, certes avec une bonne marge d’erreurs, que les jours de Paul Biya au palais d’Etoudi étaient désormais comptés. On ne nous pas cru, mais depuis quelque temps, la pertinence de nos analyses fait en sorte que de nombreux lecteurs qui ne sont pas toujours des nôtres et qui pensaient que nous en avions après le chef de l’Etat et son parti le Rdpc nous appellent pour nous donner raison. En effet, de nombreuses personnalités du parti au pouvoir commencent enfin à comprendre que si Paul Biya se présente à l’élection présidentielle (d’octobre ?), cela pourrait conduire le pays à une guerre civile au pire ou à quelques remous sociaux au meilleur des cas. Le bon sens commande donc que Paul Biya se retire du pouvoir par la grande porte et non par la petite comme l’a fait un certain Laurent Gbagbo et ce faisant, l’histoire retiendra que ce fut un grand homme. Avant de poursuivre notre analyse, il convient, de s’arrêter un moment, sur les pressions extérieures.
A notre avis, on accuse à tort les présidents français et américain Nicolas Sarkozy et Barack Obama d’en vouloir particulièrement à Paul Biya qu’ils ne connaissent même pas, qu’ils ignorent. Paul Biya n’est pas le seul chef africain sur lequel s’acharneraient Sarkozy et Obama. Il faut comprendre que c’est un mouvement révolutionnaire qui est en train de se passer dans le monde et celui-ci est provoqué au départ par les peuples avant d’être récupéré aujourd’hui par les pays occidentaux dont les deux figures de proue sont les présidents français et américain. Ce ne sont pas ces deux chefs d’Etat qui ont déclenché les troubles en Tunisie, en Egypte, en Libye pour ce qui concerne l’Afrique et en Syrie et au Yémen pour ce qui concerne les pays arabes non africains. Sarkozy et Obama ont seulement sauté sur l’occasion pour donner un coup de pouce à ces révolutions qui ont eu lieu ou qui ont encore cours dans certains pays. C’est un droit d’ingérence politique et non humanitaire que les pays occidentaux sont en train d’exercer sur les pays africains et arabes et nous pensons à quelques réserves près qu’ils ont raison.
Le droit d’ingérence politique
Zine-El-Abidine Ben Ali était au pouvoir en Tunisie depuis 1987 après avoir renversé le père de l’indépendance de ce pays maghrébin, Bourguiba, que la sénilité avait rendu gaga. Le général Ben Ali a certes développé son pays sur le plan économique mais sur le plan politique, c’était un régime de fer qui régnait, qui pesait sur le pays. En Egypte, le général Hosni Moubarak était au pouvoir depuis 1981 après l’assassinat d’Anouar El Sadate. Ici également une chape de plombe pesait sur le pays. Mouammar Kadhafi est au pouvoir en Libye depuis 1969 soit 42 ans, qui dit mieux. Dans ces trois pays, les peuples en ont eu assez et se sont révoltés. Si les pays occidentaux viennent en aide aux populations assoiffées de libertés politiques et autres, pourquoi les accuse-t-on d’ingérence politique dans les affaires intérieures d’Etats souverains ? Doit-on laisser des dirigeants tuer les populations pour se maintenir à tout prix au pouvoir ? Nous pensons que non. Les pays africains en général et le Cameroun en particulier acceptent avec plaisir l’aide financière, alimentaire, sanitaire, technique venue de l’occident.
Dans le cas de notre pays on trouve cela normal que les pays occidentaux nous donnent un coup de main. Pourquoi le régime au pouvoir ne crie-t-il pas à l’ingérence financière, sanitaire, alimentaire ou autre ? Mais pourquoi dès que cet occident veut avoir un droit de regard sur ce qui se passe chez nous, le régime Rdpc au pouvoir qualifie cela d’ingérence politique. On dit alors que le Cameroun est un pays indépendant, qu’on ne doit pas s’immiscer dans ses affaires intérieures. Si Biya et ses collaborateurs estiment qu’ils n’ont de leçon à recevoir de l’étranger, ils n’ont plus à tendre la main pour demander des subsides à l’étranger.
II- Biya n’est pas un cas isolé
Dire donc que Paul Biya est particulièrement visé est donc faux. C’est que pour son malheur il fait partie d’une liste de dirigeants africains et non africains dont les capitales occidentales estiment qu’ils ont fait leur temps et doivent par conséquent quitter le pouvoir. Paul Biya a déjà passé 29 ans au pouvoir, n’est-il pas logique qu’il quitte les choses ? Si Sarkozy et Obama exigent maintenant d’une manière ouverte après l’avoir fait d’une manière plus courtoise, diplomatique, aujourd’hui ils ne mettent pas de gants pour le lui dire. Quand aujourd’hui l’entourage de Biya et son parti crient au complot, ils n’ont pas tout à fait raison. L’heure de la clarification est arrivée et Biya a une chance inouïe qu’on ne veut pas le faire partir par la force comme Ben Ali, Hosni Moubarak ou Kadhafi. On lui ouvre une porte de sortie honorable : ne pas se présenter à l’élection présidentielle et couler une retraite paisible à l’abri de poursuites judiciaires. L’unanimité qui semble se faire autour de Biya est une unanimité de façade. En effet, ceux qui entourent Paul Biya ne sont pas des fous, ce sont des gens bien pensants qui savent où ils veulent aller, ce qu’ils doivent faire si les choses tournent casaque. Ils vont retourner leurs vestes comme ils ont l’habitude de le faire et faire allégeance au nouveau patron dès que Paul Biya sera out.
III- Que le bon sens l’emporte
Les responsables du Rdpc qui vocifèrent dans les radios et les télévisions à longueur de journée avancent des arguments spécieux et des rengaines du genre : « Biya est notre candidat naturel selon les textes de notre parti », mais il n’y a que les idiots qui ne changent pas. Au Rdpc, ne comprend-on pas que Paul Biya est devenu un mauvais cheval, un toquard qu’il ne faut plus aligner. Il est bon et souhaitable que Biya en personne et les membres du Rdpc comprennent qu’il est de leur intérêt de maintenir le pays dans la paix, le calme, la sécurité. Le chef de l’Etat doit donc s’effacer en écoutant le langage de la raison, du bon sens. La dernière fois, nous avons esquissé des solutions sur la base d’informations venant du Rdpc même : la création d’un poste de vice-président de la République, avec droit de succession. Voilà une bonne porte de sortie, la voie royale.
Nous avons suivi dans une chaîne de télévision de la place il y a quelques jours que le Rdpc préparait un congrès, sera-t-il ordinaire ou extraordinaire ? C’est au cours de ce congrès que de grandes décisions seront-elles prises comme par exemple le choix du candidat du parti ? Les textes du parti seront-ils toilettés à l’occasion ? Biya va-t-il annoncer son retrait de la course à la présidentielle ? A quand la prochaine réunion du bureau politique du Rdpc ? Autant de questions auxquelles nous n’avons pas de réponses pour le moment.
Pendant que l’on se fait ces questions, Paul Biya, nous dit-on, est dans son village natal à Mvomeka’a en train de réfléchir comment faire pour la passe du troisième septennat en dépit des efforts conjugués et intéressés de Nicolas Sarkozy et de Barack Obama qui rêvent de le remplacer par leur homme à eux : Marafa Hamidou Yaya, l’actuel ministre d’Etat en charge de l’Administration territoriale et de la Décentralisation pour Sarkozy et Christopher Fomunyoh pour Obama.

© Aurore Plus : Michel Michaut Moussala
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2 commentaires:

  1. Le journal Aurore Plus vient de publier les candidats d’Obama et Sakozy 1er A quoi sert-il d’aller aux urnes pour une présidentielle viciée où des puissances étrangères ont déjà leurs « candidats élus » au Cameroun?

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  2. Qui vous a dit que même si Paul Biya gagne ou ne gagne pas, il partira ???? qui vous l’a dit bande de poltrons politiques ? Le peuple camerounais seul peut le faire partir. Ce peuple est souverain et exercera sa souveraineté le moment venu, octobre n’est plus loin…

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