(Le Monde 24/05/5011)
Au moins trois personnes ont été tuées et 150 blessées lors de raids de l'OTAN sur Tripoli dans la nuit du lundi 23 au mardi 24 mai, a annoncé le porte-parole du gouvernement libyen. Moussa Ibrahim a ajouté que l'Alliance atlantique avait mené "entre douze et dix-huit raids contre une caserne de la garde populaire", des unités de volontaires qui épaulent l'armée.
Dans un communiqué, l'OTAN affirme, quant à elle, avoir pris pour cible un entrepôt de véhicules militaires à Tripoli, près de la résidence du colonel Kadhafi. Selon l'alliance, ce site " est connu pour avoir été actif au début de la répression contre la population en février 2011 et l'est resté depuis en réapprovisionnant les forces du régime qui mènent des attaques contre les civils innocents".
La presse étrangère à Tripoli estime que ces attaques sont les plus violentes depuis le début des opérations contre le régime kadhafiste, il y a deux mois. Plus d'une quinzaine de puissantes explosions ont été entendues dans le secteur de Bab al-Aziziya, résidence du colonel Mouammar Kadhafi, alors que des avions de chasse volaient à basse altitude. Selon un journaliste de l'AFP, les raids qui ont commencé mardi vers 1 heure ont duré plus d'une demi-heure.
Le porte-parole a affirmé : "La caserne était vide. La majorité des victimes sont des civils habitant à proximité." A l'hôpital de l'avenue Zawiyah, un journaliste de l'AFP a vu trois corps gisant sur des brancards, trois jeunes touchés à la tête, probablement par des éclats d'obus. Selon des témoins à l'hôpital, ces deux frères et leur cousin habitaient l'avenue Essoug, non loin de la caserne visée.
"NOS MAISONS SONT À PROXIMITÉ DES CASERNES"
"Ils étaient sortis après les premiers raids pour voir ce qui se passait. Mais ils ont été gravement touchés par les bombardements qui ont suivi", a indiqué à l'agence de presse un témoin qui s'est présenté comme leur voisin. Dans les autres salles de l'hôpital, des infirmiers s'affairaient autour d'une dizaine de cas. "D'autres blessés ont été envoyés dans différents hôpitaux", a expliqué M. Ibrahim.
"A Tripoli, nos maisons sont à proximité des casernes. Vous pouvez imaginer notre terreur et celle de nos familles à chaque fois qu'il y a des bombardements", a lancé Fathallah Salem, un habitant de l'avenue Essoug qui a dit avoir emmené sa mère, effrayée, à l'hôpital.
Le secteur de Bab al-Aziziya avait déjà été pris pour cible à plusieurs reprises par l'aviation de l'OTAN. L'opération de la coalition internationale contre le régime de Mouammar Kadhafi a été placée, début avril, sous commandement de l'Alliance atlantique.
LEMONDE.FR avec AFP et Reuters
24.05.11
08h43 • Mis à jour le 24.05.11
08h58
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