mercredi 25 mai 2011

Gabon, Etat des lieux, deux après Omar Bongo Ondimba

(Le Post.fr 25/05/2011)

Contexte.
Depuis le décès d’Omar Bongo Ondimba survenu, le 8 juin 2009 à Barcelone, le pays a continué son bon homme de chemin. Que peut-on en dire aujourd’hui, de cette nouvelle ère pour le Gabon. Il y a eu des bouleversements forts importants, on a eu le sentiment d’une "une marche en avant forcée", une fébrilité à hâter la fermeture des quarante ans du pouvoir sans partage et sans contradiction réelle. On ne va pas refaire l’histoire, mais ceux qui avaient intérêts à cette frénésie ont trouvés sûrement leur compte, aujourd’hui, presque bientôt deux (2) ans, jour après jour, que dit et pense le peuple Gabonais, le simple citoyen lambda.
Participatif.
Appel à contribution, je souhaite faire de cet article, le point d’échange et de partage des avis de nombreux citoyens qui, dans le pays ou ailleurs, ont été impliqués ou pas à l’émergence du pouvoir actuel, tous les avis comptent et seront importants pour développer un débat. J’espère que vous serez nombreux à venir donner votre opinion.
QU’EST-CE QUI A CHANGE ?
La nature du régime
En tenant compte des autres régimes africains, le régime actuel en place au Gabon est considéré comme plutôt démocratique, même si le climat est un peu à la suspicion et aux divisions que l’on retrouve jusque sur le net. Comme du temps d’Omar Bongo Ondimba, la majorité de la population renvoi l’impression d’un "consentement " au régime, en espérant des vraies réformes, l’ouverture et des pratiques politiques plus respectueuses des droits. La société semble s’accommoder de la gestion politique du président Ali Ben Bongo Ondimba, il y a cependant quelques petites dérives autoritaires.
La vie parlementaire démocratique est très approximative. La paix existe malgré des tentatives d’utilisation des questions tribales. Le pays demeure toujours bon à vivre pour la classe dirigeante, les commerçants et les expatriés ; quant à l’autochtone, lui bénéficie d’un calme toute relatif, avec l’insécurité, la faim, le manque d’emploi, la santé, l’éducation, etc.
ALI BONGO ONDIMBA
Le président actuel, comme avant son père reste tributaire de l’idéologie en place, malgré toute sa bonne volonté, il n’est pas le propriétaire de l’état Gabonais, c’est le représentant d’un système, d’un clan, il est soutenu par ces dernier qui ont permis son arrivée au pouvoir et ont contribué à la longévité politique du père, le président actuel ne pourrait rien faire ou aller bien loin sans leur approbation, surtout eut égard aux défections des grands poids lourds.
La réforme "oui", à condition qu’elle reste dans les limites du raisonnable, elle ne doit aller trop loin, au risque qu’il y ait encore quelques désertions au sein des piliers du régime, ce qui pourrait entrainer jusqu’à l’écroulement du régime lui-même.
Le système
Comme du temps du défunt président, le système tourne toujours autour du clan "BONGO et de la région du Haut-Ogooué", mais ce ne sont pas seulement les hommes et les femmes de cette région ou de cette famille qui gèrent le pays. Ils ont progressivement tissés des liens avec les autres communautés du pays plus imposantes, en finalité, à travers les mariages, les affaires et partenariats divers, la base névralgie du régime est, certes, du Haut-Ogooué, mais comme beaucoup de gens aurait à perdre, ils sont en première ligne pour défendre vaille que vaille le système. Ce sont eux qui verrouillent tout.
L’économie
Le président essaie de diversifier une économie qui reste encore grandement dépendant des matières premières. La corruption importante ne faiblit pas, elle semble même prendre de l’ampleur, pas un jour sans scandale pour détournement de fonds public, malgré les annonces, elle est à la base du retard pris par le pays en termes d’infrastructures et développement. Le président semble mettre un point d’honneur à changer "la donne" mais en gardant aux commandes, frères, sœurs, neveux et compagnies, qui mobilisent à eux seuls, presque 40% des ressources du pays. Le challenge économique sera difficile à réaliser.
L’aspect social
C’est le paramètre le plus important, car si un jour, il y a basculement vers autre chose dans ce pays, on sait que cela viendra indéniablement des questions sociales. La jeunesse désoeuvrée qui souffre en majorité de chômage, des prix des produits de premières nécessités qui flambent, c’est socialement difficile pour la majorité de la population. Pour le moment, malgré la vie difficile, les détenteurs du pouvoir semblent encore avoir la maîtrise de la situation, les pouvoirs politiques, économiques et familiales sont encore très liés les unsaux autres et leurs intérêts sont encore sécurité, à part quelques postures pour amuser la galerie, il y a aucune fissure pour le moment.
L’indulgence de la communauté internationale
Le Gabon se caractérise par une grande retenue de la part de la communauté internationale sur ces affaires internes, il y a trois (3) raisons à cela :
a) Pour le moment, le président Ali bénéficie d’un jugement très favorable auprès des institutions et des organismes internationaux, on croit qu’il peut reformer le pays, sans mettre en danger les intérêts de certains;
b) le pays est dans un environnement stratégique très important pour les puissances étrangères, nouvelles ou anciennes, avec les événements survenus ailleurs, personne ne veut une déstabilisation de plus dans la sous région des grands lacs;
c) le Gabon joue encore pleinement son rôle dans le dispositif stratégique de la France.
Proximité avec le peuple
L’aperçu du peuple concernant le président Ali est très flou, avec le président Omar Bongo Ondimba, il y avait un vrai lien certain, une proximité vraie. Avec le président Ali, le lien parait plus distendu, lointain, l’homme semble vouloir établir une barrière entre lui et la population de souche, difficile d’accès. Son schéma de fonctionnement correspond plutôt, à celui de ces expatriés occidentaux qui ne côtoient le gabonais de souche que sur le lieu de travail.

A.M. Dworaczek-Bendome
http://www.dworaczek-bendome.org/
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