(Les Afriques 24/05/5011)
Rebaptisée Airtel depuis octobre 2010, suite à l’arrivée du repreneur indien Bharti, l’ex-Zaïn Niger fait broyer du noir à ses travailleurs de la direction informatique. Rien ne va plus entre ces derniers et les hautes autorités de l’opérateur.
La société de téléphonie mobile Airtel Niger, qui a mis le cap, de-puis le voyage à Niamey en 2010 de son président, l’Indien Manoj Kohli, sur les 75% de parts de marché au Niger (aujourd’hui elle en couvre 65%), est contestée par une frange importante du personnel qui remet en question la politique sociale de l’entreprise. Selon des informations parvenues à Les Afriques, la direction d’Airtel Niger a pris, contre toute attente, une décision unilatérale de reverser les contrats d’ingénieurs spécialisés en informatique qui officiaient jusque-là pour l’entreprise à une nouvelle société dénommée IBM-Niger. Sans le préavis requis par la réglementation du travail en entreprise, Airtel Niger a opté pour ne pas informer ce groupe d’ingénieurs de ses intentions de redéploiement ou d’externalisation vers une société tierce. Du côté du siège à Niamey, on invoque l’article 90 du Code du travail du pays sur lequel s’adosse l’entreprise.
Craintes de licenciements
« Faux ! » rétorquent les travailleurs « externalisés » qui soutiennent qu’Airtel Niger n’ a pas la bonne foi interprétative de la loi et a des intentions manifestes de licenciement. IBM-Niger serait-elle la face cachée d’un réseau d’externalisation à la solde d’Airtel pour payer trois fois moins cher les prestations ? A Niamey, bon nombre de spécialistes le croient. Le groupe de travailleurs a entrepris des démarches auprès des organisations et syndicats du pays pour défendre leurs intérêts devant la juridiction de Niamey. Le repreneur indien Bharti, via sa filiale Airtel Niger, est habituée à ce genre de ruptures unilatérales de contrats de travail. En 2009, l’opérateur de téléphonie avait transféré à un cabinet nigérien une cinquantaine de chauffeurs de l’entreprise, prétextant une vente aux enchères d’une partie du parc automobile. Classée 5ème au monde, la holding indenne Bharti est l’un des principaux opérateurs de télécommunications sur les marchés émergents, avec des opérations dans 18 pays à travers l’Asie et l’Afrique et plus de 180 millions de clients, dont près de 100 millions en Afrique.
Ismael Aidara
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