(Le Griot 24/01/2013)
Le Libéria est l’une des destinations mondiales prisées par les grandes entreprises productrices d’huile de palme. A titre d’exemple, le malaisien Sime Darby et l’indonésien Golden Veroleum (GVL) sont représentés dans ce pays. Mais, les raisons de leur engouement ne semblent pas toujours nobles. En effet, à leur arrivée, coïncident une hausse des plaintes de certains autochtones : il s’agit des paysans, qui disent ne plus pouvoir jouir de leurs terres.
C’était le cas lors de l’implantation de GVL. Afin de produire de l’huile de palme au Libéria, cet agroindustriel a paraphé un contrat de bail sur une période de 63 ans portant sur 220 000 hectares. Selon les closes, il devrait s’acquitter d’1,5 dollar par hectare de terre vierge et par an tandis que, s’il s’agit d’un terrain déjà cultivé, la location couterait 5 dollars. Le problème, c’est que les communautés villageoises des alentours de ce domaine n’ont même pas été conviées à ces négociations, datant de 2010. Elles ont simplement été surprises par l’arrivée de GVL, avec des documents officiels lui permettant de lancer son exploitation. Un trimestre après cela, les paysans déploraient des pertes immenses dans leurs récoltes vivrières.
Heureusement pour ces communautés, l’ONG Green Advocates s’est saisie de l’affaire et en a informé la Table ronde pour la production durable d’huile de palme (RSPO), une plateforme internationale créée en 2003 pour assurer le respect de l’environnement dans cette filière agroalimentaire. Jusque-là, la RSPO n’a pas encore conclu sur ce dossier. Mais, fort probablement, son verdict sera favorable aux paysans. Cette structure avait déjà pris le parti d’autres villageois du nord libérien (comté de Grand Cape Mount), qui avaient maille à partir avec Sime Darby. Lui également avait loué 200 000 hectares à l’insu des communautés locales. Le malaisien a fini par reconnaître l’impact négatif de son implantation sur la vie des autochtones. Comme compensation, Sime Darby payera 1 millions de dollars sur 60 ans aux villageois.
Écrit par Steven Addamah
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