(Xinhuanet 21/01/2013)
KAMPALA, 21 janvier (Xinhua) -- Les chefs des forces armées des pays de la région des Grands Lacs et de la Communauté de développement de l'Afrique australe (SADC) se sont rencontrés dimanche à Kampala, capitale de l'Ouganda, pour mettre au point une stratégie militaire visant à neutraliser les "forces négatives" de l'est de la République démocratique de Congo (RDC), région déchirée par les conflits.
Dans un élan d'autodétermination panafricaniste, le ministre ougandais de la Défense Crispus Kiyonga a signalé aux chefs d'Etats Majors qu'ils se devaient de rester unis et de s'en tenir au vieux principe selon lequel l'Afrique doit trouver elle-même des solutions à ses problèmes.
Suite à la flambée des combats dans l'est de la RDC opposant les troupes gouvernementales aux rebelles du M23, les leaders politiques des pays de la région des Grands Lacs sont intervenus, invitant les pays membres à déployer une force internationale neutre (FIN) forte de 4 000 soldats pour lutter contre les groupes rebelles congolais et étrangers retranchés dans le pays.
Les leaders politiques de la région des Grands Lacs ne cachent pas leurs critiques à l'égard de la force de maintien de la paix de l'ONU en RDC (MONUSCO), l'accusant de détourner le regard devant les centaines de milliers de civils Congolais déplacés à l'intérieur des frontières, ainsi qu'au Rwanda et en Ouganda, pays voisins.
M. Kiyonga a déclaré que la coopération entre la conférence internationale sur la région des Grands Lacs (ICGLR) et la SADC doit se faire indépendamment de tout contrôle étranger, avec l'objectif de mettre un terme à la crise en RDC, citant pour étoffer ses propos une réunion entre le président ougandais Yoweri Museveni et trois pays membres du Conseil de sécurité de l'ONU fin 2012.
Lors de cette réunion, la France, la Grande-Bretagne et les Etats-Unis cherchaient à déterminer comment s'impliquer dans les efforts militaires destinés à mettre fin à la crise en RDC.
L'Afrique ne peut pourtant pas court-circuiter complètement la communauté internationale, car l'approbation du mandat de la Force internationale passe obligatoirement par le Conseil de sécurité de l'ONU.
"C'est très difficile de trouver l'équilibre, nous manquons d'argent et le droit international nous oblige à travailler avec les partenaires internationaux. Nous ne devons pas leurs tendre les rênes, nous devons être indépendants", a-t-il dit, avant d'ajouter : "Nous sommes dans une situation inédite, où les forces armées de la région ont déjà mobilisé des troupes, des fonds et du soutien logistique avant même que l'ONU ne s'implique complètement".
Selon M. Kiyonga, le gouvernement congolais a déjà financé la FIN à hauteur de 20 millions de dollars.L'Afrique du Sud a promis d'apporter un soutien logistique, et la SADC fournira la majorité des troupes à la FIN. Hormis ces efforts militaires, des négociations sont également en cours entre le gouvernement de la RDC et les rebelles du M23 pour parvenir à la paix. C'est le gouvernement ougandais qui est chargé de la médiation.
Par Ronald Ssekandi and Yuan Qing
French.news.cn 2013-01-21 14:38:39
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