vendredi 15 juillet 2011

Sénégal, Tchad - Hissène Habré d'accord pour se présenter devant une justice "indépendante"

(La Libre 14/07/2011)

M. Habré, qui vit en exil à Dakar depuis sa chute en 1990 après huit ans de règne, est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture.
L'ex-président tchadien Hissène Habré est "d'accord" pour se présenter devant "une justice internationale indépendante", au même titre que d'autres acteurs de la vie politique du Tchad, a-t-il déclaré dans un entretien accordé à l'hebdomadaire sénégalais 'La Gazette' publié jeudi.
"On veut rendre justice au Tchad et aux Tchadiens, n'est-ce-pas? Je suis totalement consentant, je suis totalement d'accord qu'on organise une justice internationale indépendante, selon les normes du droit et que tous les Tchadiens à qui on reproche quelque chose viennent se présenter devant cette juridiction. Y compris Hissène Habré, y compris les anciens présidents du Tchad", affirme M. Habré, que le Sénégal où il vit en exil a voulu expulser. Mais, ajoute-t-il, "choisir un homme sur des bases tout à fait politiques, pour des intérêts économiques et financiers, chercher à l'éliminier et utiliser une couverture juridique, ce n'est pas sérieux".
M. Habré, qui vit en exil à Dakar depuis sa chute en 1990 après huit ans de règne, est accusé de crimes contre l'humanité, crimes de guerre et torture. Le Sénégal, qui avait accepté en 2006 de le juger à la demande de l'Union africaine (UA), n'a jamais organisé le procès promis.
Vendredi, le gouvernement sénégalais avait annoncé qu'il allait expulser M. Habré au Tchad où il a été condamné à mort par contumace, avant de revenir 48 heures plus tard sur sa décision, à la demande de la Haute commissaire de l'ONU aux droits de l'homme, Navi Pillay.
Elle s'était demandée si une telle expulsion ne constituait pas une "violation du droit international".
La Belgique souhaite que M. Habré, 69 ans, soit jugé, au Sénégal, comme Dakar s'y était engagée, où en Belgique, où la justice a délivré en septembre 2005 un mandat d'arrêt international contre l'ancien chef d'Etat pour "violations graves du droit humanitaire".

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