28/07/2011 à 17h:54 Par Tshitenge Lubabu M. K.
Parce qu’il a échoué à prendre les rênes du Mouvement de libération du Congo de Jean-Pierre Bemba, détenu à La Haye, l’ex-secrétaire général du parti va faire cavalier seul pour la présidentielle.
Bon gré, mal gré, François Muamba a fini par jeter l’éponge. Le secrétaire général du Mouvement de libération du Congo (MLC) ne prendra pas la présidence intérimaire du parti en l’absence du chef, Jean-Pierre Bemba, incarcéré à La Haye. Il n’en portera pas non plus les couleurs pour l’élection présidentielle censée se tenir fin novembre. Même s’il a bien déposé plainte après son éviction du MLC annoncée le 18 avril, rien n’y a fait. Il ne lui restait donc plus qu’une option : partir et poursuivre en solo. Il a annoncé, le 11 juillet, la création de l’Alliance pour le développement et la République (ADR).
Chairman
Contacté par Jeune Afrique, Muamba se justifie en expliquant que Bemba a été très clair. « Je n’ai pas monté cette affaire pour qu’elle appartienne à quelqu’un d’autre », lui aurait-il déclaré. L’intéressé pourtant se défend d’avoir voulu marginaliser le « chairman » – dont rien ne dit, pour l’instant, qu’il sera rentré à temps… et innocenté par la Cour pénale internationale (CPI). « J’ai cherché plutôt à susciter un débat au sein du MLC. L’attitude de Bemba m’a permis de réaliser que je n’étais, à ses yeux, qu’un simple employé », confie-t-il.
Né en 1951 à Lubumbashi (Katanga), de parents originaires du Kasaï, diplômé de l’Institut catholique des hautes études commerciales (ICHEC) de Bruxelles, d’où Bemba sortira plus tard, François Muamba avait commencé, dans les années 1980, par militer dans les rangs de l’Union pour la démocratie et le progrès social (UDPS), fondée par des dissidents du parti unique (dont Étienne Tshisekedi, également candidat à la présidentielle), avant de se laisser séduire par le discours de Mobutu. Le voici ministre du maréchal, dès 1991, puis conseiller personnel (jusqu’en 1997).
Il a rencontré Bemba dans les années 1980 et décide de le rejoindre lorsque ses troupes s’emparent de Gbadolite, en 1998. Malgré une différence de tempérament et de méthodes, l’entente semble parfaite. Jusqu’au désaccord final. Avec l’ADR, Muamba se revendique « toujours dans l’opposition », espérant être « non pas la solution, mais une locomotive, peut-être un joker ». Il lui faudra alors beaucoup plus de soutiens qu’il n’en a aujourd’hui.
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