(Le Potentiel 28/07/2011)
Ça bouge de nouveau dans la province du Bas-Congo, plus précisément à Tshela. Selon la Monusco, des groupes armés sont signalés dans la forêt du Mayumbe. Pour la mission onusienne, il s’agirait des éléments de l’Armée de résistance populaire (ARP) du général Munene, actuellement en cavale au Congo/Brazzaville, selon des sources concordantes.
Après avoir vécu dans l’insécurité créée par les éléments de Front de libération de l'Enclave de Cabinda (FLEC) en mai dernier, le territoire de Tshela, dans le Bas-Congo, vit à nouveau ces instants de panique. Des groupes armés, probablement issus des rangs de l’Armée de résistance populaire (ARP) du général en exil Benoit-Faustin Munene, sont signalés dans la forêt de Mayumbe, non loin de Tshela, où quatre-vingt-six brassards rouges ont été découverts. L’information a été livrée, par la Mission des Nations unies pour la stabilisation de la RDC (Monusco) lors de son point de presse hebdomadaire du mercredi 27 juillet.
Le porte-parole militaire de la Monusco, le lieutenant-colonel Félix-Prosper Basse, a précisé que les traces des éléments de ce mouvement politico-militaire ont été dépistées à partir « de leurs quatre-vingt-six brassards rouges découverts dans la jungle de Tshela ».
Nombre d’observateurs estiment que l’annonce de la Monusco ne peut pas être réduite à un simple fait divers. Elle ne fait que tirer la sonnette d’alarme sur la déclaration faite dernièrement depuis Londres par Fanfan Longa Fuamba, se présentant comme secrétaire général de l’ARP.
En effet, dans un communiqué diffusé sur Internet et relayé par diverse presse, il a annoncé que « les patriotes de l’Armée de résistance populaire (ARP) du général Munene donnent rendez-vous au peuple congolais avant la fin de l’année en cours, à Kinshasa, et annoncent une offensive généralisée ».
Ventre mou
Si l’on y prend garde, le territoire de Tshela risque de devenir le ventre mou de l’Ouest de la République démocratique du Congo. En mai dernier, les informations en provenance de territoire de Tshela faisaient état d’incursion des éléments du Front de libération de l'Enclave de Cabinda (FLEC). Un groupe armé angolais qui exige, depuis des années, la libération de Cabinda, province riche en pétrole de l’Angola.
Peu de temps après, les éléments de ce groupe politico-armé ont été traqués par les militaires angolais au village de Mbata-Yama à plus de 200 kilomètres à l’Ouest de Matadi.
Ces incidents avaient occasionné la fuite des habitants de ce village vers des endroits plus sécurisés. La vie s’était presque arrêtée dans le territoire de Tshela. Les cultivateurs et commerçants n’exerçaient plus leurs activités, les élèves des groupements de Mbemba, Kikamba et Kasamvu ne se rendent plus à l’école. Car, les parents préféraient garder leurs enfants à la maison.
Suite à cette situation, la Monusco avait dépêché, le 10 juin dernier, une mission d'information à Tshela. L'objectif poursuivi par la mission onusienne était « de vérifier les allégations faisant état d'une présence des éléments de Front de libération de l'Enclave de Cabinda (FLEC) dans la forêt de Ngunga, située à proximité de Tshela ».
Selon les informations recueillies par la Monusco auprès de chefs de villages Kimuanda et Ntoko, situés à 25 kilomètres de Tshela, il n'y avait pas la présence des éléments du FLEC et moins encore des exactions éventuelles sur les populations civiles de ces zones.
Il sied de rappeler que la Mission onusienne a procédé, dernièrement, à la réouverture du site des observateurs militaires à Matadi, dans le Bas-Congo.
L'objectif poursuivi par l'action de la Monusco est « d'assurer une surveillance optimale de la situation sécuritaire dans la province du Bas-Congo ».
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