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La bataille électorale vient d’être lancée avec un week-end politique fertile en rebondissement : congrès du MLC ; sortie réussie de l’UFC de Léon Kengo wa Dondo ; mise en place de la plate-forme ADR… Cette semaine également est placée sous le même signe avec l’ouverture du congrès du MSR. Mais aussi la rencontre CENI-Partis politiques. Mais que nous réservent les élections 2011 ? Interrogation pertinente.
Les acteurs politiques viennent de se jeter à l’eau. Signal fort que la bataille électorale est en train de s’engager dans un tournant déterminant. Avec la sortie officielle de l’Union des forces de changement, UFC, de Léon Kengo wa Dondo, les congrès du MLC et du MSR, l’on est bien parti pour une nouvelle aventure politique. Mais pour quelle issue et quels résultats ? C’est l’énigme de prochaines échéances électorales.
Mais en attendant, au regard de premiers pas, de premières déclarations politiques, il est important de retenir déjà que les élections 2011 contiennent «deux messages clairs». Quoique l’on fasse ou que l’on dise, les deux messages suivants sont à retenir absolument pour ne point faire preuve ni de cécité ni de surdité politiques.
En effet, au terme des élections 2011, le pays devra disposer d’un «PRESIDENT avec une majorité parlementaire». Dans le cas contraire, un «PRESIDENT sans majorité parlementaire».
Voilà les deux cas de figure que nous réservent les élections 2011. Dans la première hypothèse, le futur président de la République gouvernera avec un Premier ministre issu de sa majorité. Ce qui, apparemment, ne devra poser aucun problème de gouvernance et le programme à exécuter sera bien sûr celui de la Majorité présidentielle. Tel est le schéma que l’on a vécu tout au long de ce mandat finissant.
Mais dans l’éventualité où la majorité parlementaire n’émanera pas de la plate-forme qui n’aura pas soutenu le candidat présidentiel élu, le Premier ministre sera désigné par la majorité parlementaire qui sera inévitablement issue de l’Opposition. Ce qui conduirait à une «cohabitation» entre le président de la République et le Premier ministre.
La cohabitation, c’est une pratique courante en politique. La France excelle dans ce domaine. Par deux fois, à l’époque de François Mitterrand et Jacques Chirac, ensuite Jacques Chirac-Lionel Jospin. Auparavant, le général De Gaulle a été contraint de jeter l’éponge lorsqu’à la publication des résultats du référendum de 1968, sa proposition avait été rejetée, occasionnant l’organisation des élections générales anticipées.
Toujours est-il que cette cohabitation n’est jamais intervenue à l’aube d’un nouveau mandat. C’est souvent lorsque les exigences politiques ont imposé leur vérité que les élections législatives anticipées ont été organisées, et que la majorité présidentielle a perdu la majorité parlementaire au profité de l’Opposition que la cohabitation devient opposable à tous en ce moment.
La faiblesse des partis politiques
Les élections 2011 n’excluent pas cette éventualité. Que la cohabitation pourrait s’imposer dès l’entrée de la prochaine législature.
Ceci tient d’abord de la faiblesse des partis politiques. Jusqu’ à preuve du contraire, aucun parti politique ne peut prétendre gagner à lui seul les prochaines élections. Raison pour laquelle l’on assiste à une floraison de plates-formes qui n’imposent aucun critère pour l’adhésion. Mais en France, le RPR, le Parti socialiste, PS, le Parti communiste… des partis forts, ils s’étaient engagés dans la course électorale sûrs de gagner les élections. Ils ont soutenu leur candidat en fonction de leurs convictions politiques jusqu’au bout. Ce n’est qu’à la publication du verdict et au fil des tours électoraux qu’ils se sont ouverts aux alliances.
La deuxième raison, c’est que des individualités domineront les élections 2011, sur fond de tribalisme et de régionalisme. Il n’y a qu’à voir comment la pré-campagne est menée : les partis politiques se sont éclipsés au profit des «individualités». Que ce soit au niveau présidentiel que législatif. La phase de l’enrôlement est éloquente à ce propos : des individualités faisaient campagne pour elles-mêmes et au profit de tel candidat - président avant de brandir l’étendard de leur parti. Le fait qu’un «individu» se décide de former une «plate-forme» sans l’appui d’un quelconque parti politique est très illustratif.
Cette dure réalité peut s’avérer lourde en conséquence et jeter les bases d’un début tumultueux d’un mandat législatif. Notamment en ce qui concerne la formation du futur gouvernement issu de prochaines élections.
Vers les grands partis politiques
Ces deux messages clairs annoncent l’ère de la constitution de «grands partis politiques». C’est désormais incontournable au regard de l’évolution de la conjoncture politique de l’environnement international marqué par des mutations profondes en Afrique et dans le monde. La RDC qui est au centre de tous ces enjeux est concernée.
Sans le savoir, peut-être, les plates-formes ont jeté les bases justement de ces «grands partis politiques». Il suffit de savoir lire les signes de temps et de s’appuyer sur de bons réflexes pour déclencher une réaction conséquente. L’heure des simulations a donc sonné.
En effet, trois possibilités politiques se dégagent de ces deux messages. Tenez.
La «MP» pourrait s’inspirer du « modèle français ». Elle deviendrait «l’Union pour la majorité présidentielle, UMP». Dans cet élan de transhumance politique, devenir, peut-être, le «Mouvement pour la Patrie et l’Afrique, MPA». Ou encore le «Mouvement pour le développement, MPD». Ce clan qui s’autoproclame déjà comme celui des nationalistes, rassemblerait les «Patriotes, Les Révolutionnaires, les Démocrates, les Républicains». Ainsi, le PPRD, le MSR, le Palu… pourraient jouer le rôle de locomotive. Le fait d’avoir dissous l’AMP, mis tous les partis politiques au sein de la MP est déjà révélateur et signe annonciateur d’un grand changement.
Le deuxième clan est celui des «Socio-démocrates et socio-chrétiens». Il rassemblerait l’UDPS, le PDSC et autres partis démocrates chrétiens. C’est la deuxième possibilité de la création d’un grand parti politique.
Enfin, la troisième hypothèse, c'est-à-dire la troisième opportunité politique, est celle des Libéraux. Ce clan regrouperait des Centristes, des Ecologistes et des Indépendants. Ces derniers proviendraient de la Société civile. Le MLC, l’UFC, UNC… seraient des porte-étendards.
Il est vrai que ce ne sont là que des simulations. Mais elles collent parfaitement bien à ces deux messages clairs des élections 2011, aux profondes mutations à travers l’Afrique et le monde qui sous-tendent cette transhumance politique désormais incontournable. Cette transhumance politique qui sonne déjà la «mort politique» de certains «leaders». Surtout ceux qui n’auront pas bien lu les signes de temps à cause des ambitions démesurées et d’un égocentrisme politique d’une autre époque.
Par Freddy Monsa Iyaka Duku
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