Niger : la visite du nouveau patron d’Areva relance la présence française sur les sites miniers

Par RFI

Luc Oursel, le nouveau patron d’Areva, successeur d’Anne Lauvergeon, a rendu, les 23 et 24 juillet, une visite discrète au Niger où le groupe exploite des mines d’uranium. Il en a profité pour rencontrer le président nigérien et parler sécurité. Cette visite marque aussi le retour d'ingénieurs d’Areva dans le pays, dix mois après l’enlèvement de sept expatriés travaillant pour l’entreprise française.

Avec notre correspondant à Niamey.
C’est une visite éclair de 48 heures que le nouveau président du directoire d’Areva a effectuée au Niger, samedi 23 et dimanche 24 juillet. Luc Oursel, qu’accompagne Sébastien de Montessus, responsable du pôle minier, qui regroupe toutes les mines d’Areva dans le monde, a été reçu par le président Mahamadou Issoufou.
Techniciens et ingénieurs de retour au Niger
Une visite pleine de cordialité où le maître-mot a été la sécurité des sites miniers et des agents. Les deux parties ont affiché une volonté claire d’œuvrer dans ce sens. Un accord qui prévoit le déploiement de forces nigériennes - police, gendarmerie et armée -, autour des sites est déjà opérationnel. Ce qui a permis à la France d’autoriser, il y a quelques jours, le retour de douze premiers techniciens et autres ingénieurs d’Areva sur le site d’Arlit, dix mois après l’enlèvement de sept expatriés par al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi). Trois autres ingénieurs seront déployés sur le site d’Imouraren, encore en construction et dont l’exploitation est prévue à partir de 2013.
Perspective d'avenir
Dimanche, le patron d’Areva s’est rendu sur le site minier d’Arlit où il s'est entretenu avec un échantillon du personnel de la Somair et de la Cominak, les des deux sociétés minières filiales d'Areva. Le successeur d’Anne Lauvergeon a quitté Arlit dimanche après-midi. Avant d’atterrir à Agadès, Luc Oursel a survolé la mine d'Imouraren, dont l’uranium sera exploité par Areva à l’horizon 2013. A Agadès, le nouveau patron d’Areva a été reçu brièvement par le gouverneur de la région, le colonel Garba Maikido. Pour des raisons de sécurité sans doute, peu de gens étaient au courant de cette visite, y compris les travailleurs des mines. Quant aux médias, ils ont été soigneusement évités.
Une visite de 48 heures qui entraîne la reprise des activités d’Areva au Niger, un grand pays producteur d’uranium. Belle perspective pour l’avenir. En effet le kilogramme de « yellow cake » (le concentré d’uranium extrait des mines) nigérien est vendu à plus de 70 000 F Cfa au principal partenaire Areva.