(Xinhuanet 28/07/2011)
BRAZZAVILLE -- La République du Congo connaît, en dépit d'importantes ressources naturelles (forêts, mines, sols), un faible taux d'investissement qui ne favorise pas le développement du secteur privé hors pétrole représentant moins de 10% du PIB du pays.
Cette faiblesse des investissements privés jugée alarmante, comparativement à la moyenne en Afrique sub-saharienne (14% du PIB) et en Asie de l'Est (25%), a été révélé au grand jour par les organisations nationales union patronale et interprofessionnelle du Congo (Unicongo) et Union nationale des opérateurs économiques du Congo (Unoc) qui représentent une large partie du secteur privé congolais, mais aussi par les institutions financières internationales, notamment le FMI.
"L'accélération récente des réformes structurelles entreprises par le gouvernement congolais devra contribuer à promouvoir le développement du secteur privé, qui reste parmi les plus faibles de la région, et à améliorer le climat des affaires", estime le représentant du Fonds monétaire international (FMI) au Congo, Oscar Melhado.
"Si la mise en oeuvre des réformes se poursuit de façon satisfaisante, des perspectives de solides taux de croissance hors pétrole pourraient être envisagées, ce qui permettrait de réduire durablement la pauvreté", précisait-il dans une interview publié dans le quotidien "Les Dépêches de Brazzaville".
Par ailleurs, confronté à un accès limité au financement, à une insécurité judiciaire et juridique, à un environnement fiscal pénalisant et à un déficit de formation et d'information des entrepreneurs, les principales organisations du secteur privé ont initié la mise en oeuvre, en partenariat avec les pouvoirs publics, d'un cadre de dialogue public-privé.
Au Congo, le secteur privé hors pétrole est victime de peu de considération par l'Etat, en dépit du rôle joué par l'entrepreneur. Ceci étant, les organisations qui ont longtemps dénoncé la méconnaissance de l'entreprise privé sollicite une plu grande attention à ce secteur créateur d'emplois. Ce cadre vise l' implication des PME au développement économique et de contribuer à l'amélioration du climat des affaires au Congo.
"Aujourd'hui, nous disposons d'instruments légaux pour travailler avec le partenaire public (État). Notre ambition est de contribuer à l'émergence de l'économie congolaise", a précisé le président de l'Unoc, Djibril Bopaka se félicitant de l' instauration du cadre de dialogue public-privé initié par le gouvernement.
Face au diagnostic fait sur le faible niveau d'investissement du secteur privé, les pouvoirs publics qui se montrent préoccupés par cette situation ont mis saisi, à travers la direction générale de la promotion du secteur privé du ministère du développement industriel, le programme BizClim afin de cibler des mesures à prendre pour améliorer l'environnement des affaires et préparer un plan d'action à mettre en oeuvre.
Ce plan d'action initié en partenariat avec la commission de l' Union européenne comprend des réponses précises aux difficultés et contraintes évoquées ainsi que les actions de suivi nécessaires à la facilitation de sa réalisation.
Le projet pour l'amélioration du climat des affaires a pour objectif de rendre l'environnement des affaires moins contraignant et attractif pour les investissements privés, pour mettre en place un cadre propice au développement de l'entreprenariat et à la création d'entreprises privées au Congo.
Cinq objectifs spécifiques prévalent à l'atteinte de cet objectif général. Il s'agit entre autres de faciliter la mie en oeuvre du dialogue public-privé ; l'allègement de la fiscalité et la parafiscalité pour une meilleure orientation vers la croissance du secteur privé ; le développement des mécanismes d'appui financier et non financier aux PME congolais pour un meilleur accès au crédit, mais aussi de favoriser l'accès au marché pour les PME.
"Ces initiatives de dialogue font ressortir ; de part et d' autres, une prise de conscience des enjeux du mauvais climat des affaires et une nécessité impérieuse de réagir pour relever le défi", souligne le plan d'action.
En effet, dans la perspective de faciliter l'appui financier aux PME, PMI et TPMI (très petite et moyennes industries) congolais, le ministère en charge du secteur entend développer, en partenariat avec la Belgique, le fonds d'impulsion de garantie et d'accompagnement (FIGA).
Ce fonds dont le capital disponible est de 1,8 milliard FCFA permettra de lever les principales contraintes financières qui pèsent sur le développement du secteur privé des PME-PMI qui connaît des difficultés d'obtention de financement auprès des banques classiques.
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